Boucler la boucle

Jeudi 27 juin
Aline nous réveille vers 4h, elle prend un bus pour l'aéroport à 5h sur le port d'Erétria. A 5h15 on se rend compte que le renseignement obtenu était faux. Il fallait bien appeler ou envoyer un message pour réserver sinon pas de bus… le plan B se dessine : Prendre le 1e ferry jusqu'à Oropos et de là  trouver des infos sur un bus, ou un train, sinon taxi jusqu'à l'aéroport. Le jour est levé on se fait des grands signes, nous sur le pont d'India, Aline sur le pont du ferry rouge. Aline tu reviens quand tu veux ! C'est toujours un plaisir de t'avoir à bord. On se prépare à partir aussi, on a encore 50 milles jusqu'à Karystos et un petit créneau météo entre plusieurs journées bien ventées..  Aujourd'hui on devrait avoir un vent assez fort à peu prés gérable et une étape de 15 milles jusqu'à Voufalo une crique protégée du vent du nord. Mais avant ça il faut plonger pour démêler la chaîne prise dans l’épave d'ancre. Jusqu'à hier soir pas de problème, elle était juste accrochée de temps à autre. Mais cette nuit a été favorable à un beau sac de nœuds. Finalement après 7 ou 8 plongées j'ai réussi à dégager le bazar.

A 7h30, cap à l'est au moteur, 5nds de vent pas plus. Une bonne heure plus tard on commence à avoir des vagues de 1m courtes et cassantes mais peu de vent. Puis devant Órmos Aliveri le vent monte très rapidement à 20 nds. Avec le  génois roulé à un point on file à  6 nds. Les rafales sont de plus en plus fortes, on roule un peu plus de génois et on avance aussi vite. On enlève le pilote et je barre, le vent  baisse un peu du coup on déroule.  On se prend une bonne rafale à 28 nds, le bateau part au lof, impossible d'éviter le virement de bord intempestif  alors je le laisse continuer, empannage et retour au cap après un beau 360°. Marie est au réglage du génois, tout va bien. On réduit à nouveau le génois, maintenant j'arrive à contrer plusieurs départs au lof.  Le mouillage de Voufalo est en vue,  la mer s'applatie, on entre dans la crique, on fait un tour pour voir, les infos du guide disent « protégé de presque tous les vents », on voit bien que le « presque » ne concerne pas celui d'aujourd'hui ! Deux voiliers sont à couple sur un petit ponton avec une ancre en travers pour s’écarter du quai, plusieurs barques de pêcheurs occupent des semblants de quais, aucun n’est en mer. Pas envie de mouiller devant le hameau car sous le vent il y a une belle avancée de terre  qui ferme l’endroit et si l'ancre dérape on se retrouvera sur la plage. On se met au sud de cette avancée, il y a peu de fond 3 à  4m, sûrement du sable, avec une bonne longueur de chaîne on pourra voir venir et si on dérape on aura de l'eau à courir. L'ancre croche bien, 30 m de chaîne et on est tranquille. On ira à terre sans doute en fin d'après-midi, quand le vent baissera car l'endroit est très joli,  sauvage 2 petites tavernes et quelques maisons de pêcheurs. Repos après cette très courte nuit, la plongée du matin et la navigation sportive.

Vendredi matin, on part assez tôt de Voufalo. Le temps est à peu près calme pour arriver jusqu'à Karystos, car demain ça va recommencer à souffler. On est entré dans une période de fort Meltem. Il est déjà arrivé que des bateaux soient immobilisés 10 jours. On passe devant pas mal d'endroits sympas, il faut qu'on y revienne. Au fur et à mesure que l'on va vers le sud,  le vent monte. En tout début d'après midi près de Marmari, on est à 20-22 nœuds établis. Au moment de rentrer la ligne avec des rafales dans le nez à plus de 30 nds, beaucoup pour un petit bateau comme India, on s'aperçoit qu'on a pêché une jolie bonite. Rapidement mise dans un seau on lui fera un sort au port surtout qu'on est en train de tirer des bords carrés. On affale tout et moteur en route pour faire les derniers milles. En principe moteur à fond on fait 5.5 à  6 nds de vitesse, aujourd'hui dans les rafales on est tombé parfois à 1.5 nds. On retrouve le port en arrivant  de l'ouest que l'on avait  quitté le 9 mai en partant vers l'Est. La boucle est bouclée, le loch  indique 807 milles (soit presque 1500 kms).

Départ 9 mai. Retour 28 juin

Le soir on part à pied à  2 ou 3 kms, histoire de se dégourdir les jambes,  pour aller dîner à To Rema.. On sait que le vendredi soir s’y retrouvent assez souvent les danseurs de par ici.  
Samedi, journée tranquille malgré le vent. On récupère le fourgon, on peaufine l'amarrage, on range. En fin d'après-midi un aller-retour à Marmari pour les horaires de ferry du lendemain car on doit aller à  Athènes,  Laurène  arrive.