cabotage en Grèce - Ακτοπλοΐα στην Ελλάδα

Vendredi 30 octobre,

La France est à nouveau confinée à l'exception des travailleurs, écoliers et lycéens. On ne peut tout de même pas bloquer complètement l’économie deux fois dans la même année n'est il pas ?.. . Du coup la fête prévue dans deux gîtes en Montagne Noire pour  les 100 ans de Jean Jacques et Lou tombe à l'eau…  Quel dommage on devait se retrouver à plus de 30 personnes, les enfants, petits enfants de JJ (ceux qui pouvaient..),  frères et sœurs de JJ, les nantais, les landais, Magali, Paolo, Pilou, Jade, David .. ..On rentrait  en France pour cette belle occasion prévue les 28 et 29 novembre, pile pendant le confinement. A refese…. Cela remet en question notre retour en France mi novembre….On découvre Kilada sous le soleil après la rincée de la veille.Tout tourne autour du port de pêche, pas grand-chose d'autre. Une petite supérette sur le port gérée à « l'ancienne », les rayons sont bien vides pourtant on n'est plus sur une île. Un dépôt de pain tenu par un rocker avec sa sono à fond et deux bistrots ouverts où les vieux du village se retrouvent autour de leurs kaféfrappé. Dans la rue de derrière on finit par trouver un marchand de légumes et une superette un peu plus grande. Par contre, il y a ici une concentration impressionnante de Mercédès neuves, un coin de rupins qui cachent leurs belles maisons dans la nature. L'ile en face du port est privée, c'est la résidence d'un armateur. Retour au bateau et on part en annexe sur la rive d'en face voir la grotte de  Franchthi, un site archéologique. Il y a même un embarcadère pour nous accueillir.

Des étudiants belges flamands sans doute, sont là, ils scannent la grotte pour faire une image 3D. Pendant ce temps on se balade sur le sentier côtier escarpé qui passe dans les falaises et rochers où poussent des cyclamens et crocus jaunes énormes sauvages.

La grotte a été habitée il y a 30 000 ans, les premières traces d'habitation datant du Paléolithique et les dernières des années 1990 quand elle servait de bergerie au troupeau d'un paysan. Des panneaux bien faits expliquent ce qui a été trouvé sur ce site bien avant l'Antiquité. De retour au bateau , je regarde les prochains endroits sympas où on peut aller Kaidahri, une jolie baie où j’étais passé avec Soualé. Je retrouve mes notes de mouillages consignées dans un cahier. Mais dans la soirée, on apprend que la Grèce aussi renforce ses mesures anti-Covid. Pas de confinement pour le moment mais couvre-feu de minuit à 5h (pas trop gênant !), des zones rouges où le virus est très actif, mais ça risque d’évoluer vite. Au printemps dernier le confinement en Grèce était accompagné d'une interdiction de naviguer.. Réunion avec l'équipage : on n'a pas envie de se retrouver confiné sur le bateau n'importe où . On décide donc de revenir rapidement à Karystos avant un gros coup de vent milieu de semaine prochaine. Et si la météo est sympa on naviguera dans les environs pour pouvoir revenir vite et mettre le bateau à sec au cas où la situation empire. Ah oui, coup de tel de Stéphane rencontre à Finikas (syros).. Son moteur est réparé il est lui-même à Finikas. Il nous dit avoir trouvé la jolie polaire rouge de JJ (la même que celle de Gilbert😉) dans les douches. Du coup elle sera pas perdue pour tout le monde… Si on se recroise au gré du hasard….

Samedi 31 octobre  Halloween, oui mais surtout 29 ans de Jade, pleine lune et lune bleue : treize lunes dans l’année dont deux en octobre. Ce phénomène se reproduira seulement en 2039…. C'est le bon jour pour faire le tri et laisser de côté tout ce qu'on ne veut plus pour se tourner vers l’avenir léger et encouragé puissamment par la lune bleue…. Il y en a bien besoin compte tenu de la période.. .Il fait encore nuit, et la pleine lune nous accompagne,  quand tôt le matin on quitte Kilada pour une grosse journée vers le Nord. On vise un mouillage sur Égine dans le golfe Saronique ou un autre près de Poros. Malgré plusieurs tentatives, on n'a pas fait beaucoup de voile, soit pas de vent, soit vent de face. Quel que soit notre cap, le vent tournait avec nous et on l'avait toujours dans le nez. Finalement après 11h de teuf-teuf on est arrivé à  Agia Marina, un joli mouillage d’Égine pas loin du temple d’Aphéa (voir octobre 2018 dans le blog). Vite un tour à terre avant la nuit pour acheter des pistaches, la spécialité de l’île. Ici aussi, malgré le week-end et la proximité d'Athènes la plupart des commerces sont fermés.  
De retour au bateau, rendez-vous apéro WhatsApp vidéo avec Lou et Jade pour l'anniversaire de Jade. Un super moment virtuel passé ensemble à dire que des bêtises et à rigoler… Virtuel oui mais on ouvre des bulles pour fêter ça avec pistaches, tsatsiki et tarama faits « bateau »…pour trinquer de loin….YAMAS…

L’étape de dimanche est plus courte, le soleil nous accompagne pour cette traversée du golfe jusqu'au cap Sounion, le bout Nord-Est du golfe Saronique. On peut enfin faire de la voile j’ai du mal à équilibrer le bateau au prés entre les ris et le génois plus où moins enroulé. La flemme de gréer le foc de route avec ce vent incertain qui monte, descend, remonte... Étape houleuse travers puis grand largue avec des bonnes rafales. On surveille les cargos, ferries et autres gros yachts qui entrent ou sortent du port du Pirée.

Sur la côte on distingue nettement les maisons blanches d’Athènes.

Je fais le gâto du dimanche d'après une recette donnée  par Lou, le gâteau moelleux de la JOIE avec les épices cultes de Hildegarde, c'est pas beau çà, de plus il tient ses promesses, délicieux, onctueux il est. En début d'après-midi on est dans la crique sous le cap. En haut le temple de Poséidon dresse ses colonnes. C'est dimanche, on y voit pas mal de promeneurs. On saute dans l'annexe et nous aussi on va visiter à l'heure de la belle lumière. Le temple de Poséidon forme le triangle sacré avec le temple d’Aphea sur Aegina et le Parthénon à Athènes.. 

Deuxième visite d'un grand site et bingo ! Encore une fois c'est gratuit aujourd'hui, sans doute pour compenser la fermeture de tous les commerces ce dimanche  alors que ce devait être le premier jour des soldes en Grèce. L’endroit est superbe, une vue à plus de 180 degrés sur la mer et les îles. Les colonnes en marbre s’élèvent et tout en bas derrière  on voit India qui se balance au gré des rafales. Retour en annexe avec une belle photo du capitaine. Nuit tranquille avec Poséidon, le dieu de la mer et la pleine lune qui veillent sur nous.

Lundi temps gris, ça  sent l'automne pour cette dernière étape ….Qu'est ce qui nous attend ? On fait quoi ? Si on rentre en France, on va où ? La maison est occupée jusqu'à l'été prochain. Pourquoi pas Pintou ? Mais est-ce que ça serait possible de circuler jusque-là ?  Ici, la situation est moins tendue. Pas envie d'aller directement au port, signe de fin du voyage. Alors on se fait encore un petit mouillage à deux milles de Karystos histoire de se poser, de réfléchir à la situation.

Au final on décide de ne pas rentrer en France, on va passer l'hiver ici, tant pis pour les rendez-vous médicaux planifiés de longue date, cette année aucun plan n'a été tenu. On va trouver un truc à louer et en attendant on reste sur le bateau, dans le port. Si ça se calme en France et qu'on peut circuler on aimerait y faire un tour pendant l'hiver, on verra. On se débrouillera ici pour acheter quelques fringues d'hiver et on fera avec.

Mardi nous retrouvons le port de Karystos, plutôt vide, seulement trois voiliers. Impression de « rentrer à la maison ». Passage au chantier pour dire bonjour et prendre une douche chaude puis je récupère le fourgon chez le carrossier avec son arrière train tout neuf. Dans la soirée Roland passe nous dire un coucou sympa, puis Yves propose d'aller manger un bout pendant que ses dames sont allées chanter. Les avions pour Montpellier ont été annulés, ils sont donc encore là pour un moment. On se dit qu'on aimerait encore naviguer, attendre que le vent se calme.. On pense à une mise à sec semaine suivante…
 
Mercredi on retrouve nos marques à Karystos, petit café, jus d'orange,  tyropita, l'épicerie avec de jolis légumes pas chers du tout… dans l'après-midi on cherche un coin tranquille pour déballer tout ce qui est dans le fourgon et faire un tri dans les affaires dont on va avoir besoin. Bilan : On n'a pas grand-chose à se mette sur le dos pour l’automne-hiver.

Le soir je paye le resto à l'équipage, on va à Cavo Doro. Ça discute à la table d'à côté avec le patron, ce sont des français Gilles et Catherine, amis de Yola, Yves…. On prend part aux échanges, il va se passer des choses…  conférence de presse demain à midi.... Il est question de reconfinement vendredi ou samedi… Va falloir s'organiser.  
Alors là tout s'accélère. Plus question de continuer à  naviguer. L'interdiction de naviguer va avec le confinement …

Jeudi matin je file au chantier pour prévoir la mise à sec du bateau. Ok pour vendredi, puis une matinée shopping : jean's, pull, chaussures, manteau et blouson. On n'a jamais autant acheté de fringues en si peu de temps, surtout JJ.. Dans le même temps on apprend que la maison de Laurence est libre, Camille sa fille, et sa petite famille repartent en Bretagne incessamment, elle nous laisse sa maison. Y a plus ka.. je croise Yola dans la rue et une heure plus tard nous voilà attablés avec une dizaine de français qui se demandent quand et comment rentrer en France. C’est officiel : confinement de trois semaines dans toute la Grèce à partir de samedi 6h du mat. Dans l'après-midi comme il ne pleut pas, on enlève les voiles, on commence à ranger India.  On a fait fort, programmer  la sortie de l'eau d'India avant le confinement, malgré le vent qui souffle fort,  trouver une maison pour samedi, s’équiper pour l'hiver avant que les commerces non essentiels ferment… Très content de nous on est.. ..Dans la nuit il pleut des cordes, de violentes rafales de vent d'est nous amènent vers, voire contre le quai. Renforcement de gardes, reprendre de l'ancre pour sécuriser l'amarrage.. On est tous les deux sur le pont, on guette, on veille, on est mouillé.. .. L’ancre du voisin a décroché, il part dans la nuit après avoir tenté de rétablir la situation en démarrant le moteur.  

Vendredi filer au chantier voir Panagiotis. Chance, ils avancent l'heure de sortie du bateau,  d'habitude c'est l'inverse… Acheter une puce de téléphone grecque. Il paraît qu'ici les autorisations de sortie se font par SMS. Vangelis est déjà là pour guider India jusque sur la remorque. Ils galèrent un peu pour positionner le bateau, il y a des petites rafales de vent de travers.

En fin de matinée Cécile nous amène chez Laurence à  Grabias, un hameau à flanc de montagne qui domine la baie et la ville. On fait le tour de la maison pour les consignes. Retour au bateau, nous voilà perchés sur la remorque en attendant qu'ils le mettent à sa place. Puis pendant qu'on mange le vent monte, monte, monte. Derniers achats avant le confinement, on remplit de bois le coffre du fourgon. Dans l'après-midi on a des rafales à 42 nœuds, le bateau vibre pendant qu'on rangeVers 20h tout est ok, bateau fermé,  affaires dans le fourgon,  papiers de sortie Covid imprimés et il pleut. On attaque la montée vers Grabias, la route est étroite les derniers mètres sont très très raides, chargé comme on est et avec la pluie on patine… j'arrive à reculer dans l'entrée d’une maison et avec l'élan ça passe juste. Apres avoir déchargé en vitesse dans les rafales et sous la pluie, on mange et dodo, exténué on est. Chance aujourd'hui encore….quelques heures de plus et on ne pouvait pas sortir India de l'eau avec cette mauvaise météo prévue pour la semaine à venir, on serait resté  confiné sur le bateau car impossible de le laisser tout seul au port avec ce vent.
Fin du périple, une autre aventure commence. On va profiter cet hiver d'être proche du chantier pour faire des améliorations, réparations, mise en beauté d’India…  On ne résiste pas de vous montrer l'endroit où on va passer l'hiver. Confinés, oui mais y a pire..

La tonnelle

Terrasse avec vue

 Alors le blog aussi va hiverner…

A  bientôt pour la remise à l'eau, au printemps si tout va bien.. .

Voilà dix jours que l'on n'a rien écrit. Hé hé hé… Faut dire qu'on n’est pas allé à terre non plus pour trouver du waïfaï.. .

Dimanche 18 octobre on a quitté Ermopouli (ou Hermopolis) pour un autre port de Syros, plus tranquille et surtout mieux abrité du vent du nord. La météo avait annoncé plusieurs jours de vent fort. Après  quatre heures le long des côtes on arrive à Finikas au fond d'une baie bien protégée.

 Une place à quai à l’extérieur du port dans le bon sens pour le vent. Je me suis loupé pour évaluer la distance et on a mouillé l'ancre un peu long mais on s'est débrouillé. Finalement on est resté quatre jours. WC et douche chaude à quai, grand luxe, c'est la première fois depuis qu'on est parti…On  loue une voiture livrée devant le bateau, s'il vous plaît. On commence par Ermopouli. Repérage  de la marina jamais finie au sud du port, no man’s land où les bateaux s'installent comme ils peuvent, certaines places ont l'air bien abrité. Loin de tout, mais seul avantage, on est près du chantier naval et on trouve tous les réparateurs  et magasins d'accastillage. Passage sur le quai où on était, quand on voit le ressac avec le vent du nord et comment les bateaux sont chahutés, on est très  content d’être partis d'ici. Visite de la ville, la rue du marché très vivante et pittoresque, puis on attaque la montée par de très longs escaliers sur la première colline, celle de Vrondado, la plus proche. Passage entre de belles maisons anciennes des notables locaux sans doute. Au sommet une énorme église orthodoxe, petit jardin et belle vue sur la ville.

De là on continue plus haut, les fameuses 400 marches sur la deuxième colline celle d'Ano Syros, quartier catholique protégé par les rois de France, ce qu'ils avaient négocié  avec les Turcs qui occupaient l'île, et bien d'autres, à  l'époque. Actuellement la moitié des catholiques de Grèce vivent dans ce quartier. On retrouve les petites ruelles et les maisons blanches de la plupart des villages des Cyclades mêlées à des maisons plus anciennes plutôt médiévales.

En haut une cathédrale fermée et un couvent.

Puis direction le Nord de Syros, deux ou trois petits villages un peu morts. On se dirige vers Kini à l’ouest de l’île. On déjeune dans une taverna jolie Dyo Tsitsikia  (« deux cigales » mais les cigales sont maintenant absentes) des plats grecs mais pas que. Un autre endroit de mouillage possible très sympa. On continue vers Galissas, très mort… On revient par le sud de Finikas pour voir l’énorme source que l'on avait vue en passant à la voile.. En fait de source ça doit être des  égouts car ça ne coule plus… Bof….Au cours de ces jours de relâche on rencontre Stéphane et Karine dont le voilier en panne de moteur est amarré (dans la marina jamais finie d'Ermopouli) à couple avec un bateau de pêche,. Ils viennent repérer Finikas en scooter comme on l'a fait nous même la veille. On passe un bon moment avec eux.. Belle rencontre.. La relâche permet l'accordéon, des petits plats, un cercle de tambour dans les rochers avec une belle lune montante…

On finit par repartir vendredi au moteur… Au loin on voit un voilier sous voiles qui vient vers nous. En effet on voit la mer moutonner..  Et c'est parti , vent de travers sympa, avec très belles vagues. On danse la gigue. .. On réduit le génois d'un point, on prend un ris et çà traaaace.. super.. On se passerait bien de ces énormes vagues chahuteuses qui filent vers le sud est.. Mais bon on s'accroche..

Heureusement j'ai fait à manger pendant la séquence au moteur car pour l’heure il ne fait pas bon être en bas dans le carré.. On arrive dans un charmant micro port (100m x 100m) Loutra sur l’île de Kithnos… et on découvre que le panneau de notre cabine n'est pas fermé..  Matelas, couette, oreiller, fringues, sac trempés par les grosses vagues qui se sont écrasées sur le pont… Bon on met tout à sécher et on part  profiter des eaux chaudes et sulfureuses provenant d'un ancien volcan, qui se jettent dans la mer..

Trop agréable. Un coup d'eau chaude, puis froide avec le ressac. Des petits poissons viennent nous picorer les jambes, les bras, les pieds. Taverna sur la plage le soir très sympa avec des beignets de fromages de l'île sur lits d'oignons caramélisés, délicieux. Décidément on mange vraiment bien sur ces iles. A chaque fois les guides disent que c'est l’île où on mange le mieux. . Nous on trouve la cuisine très bonne sur toutes les îles où  on est allé. Pas gras, des plats recherchés à  base de produits grecs et fréquemment des légumes du jardin. On s’est très souvent régalé.. .  
Au bout du quai deux barcasses de pêche tendent leurs filets flottants et récupèrent dans la demi heure qui suit une multitude de poissons.. Non, pas des sardolas, des hopas ( ?) nous disent-ils…

  Le lendemain on part à pied à la chora par le sentier des ânes.

Huit kms aller-retour en passant devant  des figuiers, oliviers, bergeries…. 

On découvre la plus jolie chora de toutes ces îles. A la fois dans son jus, petite placette sous un énorme caoutchouc,  ruelles qui serpentent pleines d'enfants, de tous âges, de yayas (mamies),  d’hommes du village qui tchatchent et sirotent leurs kaféfrapé.  On sent que ça vit à l’année bien que le village soit petit.. très différent de Serifos par exemple dont la chora est faite de ruelles très léchées et surtout sans vie dès la mi octobre……

Au retour on décide de partir vers un mouillage au nord ouest de Kithnos. Notre voisin allemand qui va hiverner dans ce port nous explique qu'il a levé notre ancre en remouillant pour avoir un meilleur emplacement. En effet en remontant l'ancre, on se trouve sur les voiliers à gauche du port pas du tout où on l'avait jetée. . Heureusement que l'on part…. Le grand grand beau est revenu, ça fait plaisir.. . Plus d'une semaine qu'on ne l'avait vu,..  
Fikiada mouillage très prisé (car banc de sable genre lagon, eaux turquoises, sauvage) on avait jeté l'ancre plus loin lors de notre passage fin août pour cause de trop d’encombrement, de muziki intrusive…   Aujourd’hui samedi il y a du monde, mais c’est plus tranquille. .  Sauf que l'on avait oublie de rentrer notre ligne de pêche qui trainait derrière pendant nos ronds dans l'eau.. Un voilier anglais nous criait  « fishing line, fishing line » !!! mais quand on ne veut pas comprendre, hein…… Magnifique coucher de soleil, on est bien placé … Enfin plus tranquille si on veut…   

Dimanche il y a du mouvement. On est au cinéma.  Notre voisin arrivé dans la nuit nous a quasiment mouillé dessus. Il finit par aller plus loin.. Et ca s'agite de tous côtés, jusqu'au bateau de pêche qui vient vendre son poisson au milieu de la baie..… Le spectacle est aussi en face, un gros yacht s’est approché de la plage et les navettes vont bon train pour installer fauteuils, chaises longues, parasols sur le sable. On a changé d'heure et à six heures il faut déjà nuit, ça ne nous donne pas envie d'aller à terre.  

Lundi on se lève tôt et on part de nuit à 5h30 pour 11h de navigation vers l'ouest. On quitte les Cyclades pour le Péloponèse direction Hydra une île très connue (Léonard Cohen y avait une maison), proche de la côte. Un bon vent de travers et des vagues. On va passer la journée à alterner moteur, voiles, voiles et moteur pas seulement à cause du vent changeant mais aussi car on coupe la route des cargos et mieux vaut se tenir à distance.

Et puis on veut arriver avant la nuit. Et tout å coup que voit on nous passer ? Oui, une bande de gros dauphins gris qui pêchent non loin… On les appelle, on les siffle, vers l'étrave.. On les voit tournoyer longtemps, sauter, on dirait qu'ils font le spectacle rien que pour nous.. …. Toujours un pur moment de bonheur de les rencontrer….

On tente notre chance dans un premier mouillage Mandraki, il est déjà bien occupé et il faut mouiller trop profond pour nous. En passant devant le port de Hydra, on fait un tour dans le petit port et on repart vite. Les bateaux sont déjà encastrés  sur deux rangées et il va encore en arriver d'autres c'est sûr. Et nous bien trop petits pour se trouver coincés entre tous ces gros bateaux. Tant pis, ce petit Saint  Trop' est quand même attirant.

L'envers de la carte postale : la décharge dans un vallon juste au-dessus de la mer...

 Cap sur Dokos, une ile déserte avec une grande et belle crique où j’étais venu avec Soualé en 2013. En cours de route, on avise une jolie baie boisée peu fréquentée avec sans doute un monastère sur la plage. Changement de direction. On fait donc étape à  Órmos Molos sur Hydra.

Deux autres bateaux sont là, une belle eau turquoise sur fond de sable, on distingue de vieux corps morts au fond, je pourrais même plonger pour aller récupérer l’un d'eux, intact avec sa corde et sa chaîne. Pour mouiller, il vaut donc mieux éviter la zone à l'Est des deux pontons, de ce qui est en fait un hôtel de luxe dans un ancien couvent. Un bateau taxi vient chercher nos voisins à bord pour les amener en ville. Sur Hydra, il n'y a pas de routes donc pas de voitures, seulement le camion des poubelles. Les gens se déplacent à dos de bourricot ou en bateau taxi : des petites embarcations blanches à coque orange avec un gros moteur foncent plein gaz dans toutes les directions. On est bien là après cette longue journée.

Mardi, on part tranquillement vers l'île de  Spétsés, à l’entrée d'Argolikós Kólpos (golfe d'Argos), la grande échancrure de la côte.LLa mer est d'huile, ça scintille et ça clignote.

On va aller se poser tout à fait au nord de cette île dans la baie de Zogéria (Órmos Zoyioryia). Un bel endroit face à une grande pinède, pas de maisons, juste quelques baigneurs arrivés par la piste. En fin d'après-midi les deux autres bateaux repartent, on a ce bel endroit pour nous seuls. En fin de nuit, un bel orage nous réveille, histoire de constater les fuites dans le carré… Le vent monte et je ne regrette pas les trente mètres de mouillage dans trois mètres de fond. Ça se calme,  on se rendort. On se lève, le ciel de dégage, on se prépare à partir, nouvelle averse, on attend ce qui permet de bien diagnostiquer les fuites dans deux hublots et en pied de mât.

Finalement on mange car c'est encore bien bouché vers le Nord là où on voudrait aller. En début d'après-midi c'est parti, direction Kiladia (ou Koiladhia) un peu de vent portant on déroule le génois et hop ! la pluie revient. Elle va nous accompagner tout le trajet, heureusement on ne va pas bien loin. Temps de Bretagne, au moins ça rince le bateau et nous avec…Marie stoïque sous la pluie est équipée, salopette et veste de ¼… On se met au mouillage toujours sous la pluie devant le village dans 2.5m d'eau. Beaucoup de bateaux hivernent dans la baie, ils sont surveillés par un français qui a monté sa boîte de services et réparations.  Un port de pêche bien actif, un chantier naval, pas beaucoup de place pour les plaisanciers, ici on bosse. Temps maussade, un peu de vent, on n'a pas envie d'aller à terre, pourtant ça fait cinq jours qu'on n'est pas descendu du bateau. Manu a causé ce soir, reconfinement en France. Nous on se confine naturellement… On se sent loin de tout ça, on va sûrement changer nos plans de retour. Déjà on annule la fête prévue fin novembre. Tant pis. Là on ne peut pas faire autrement… ! Pour le moment on ne prévoit rien c'est trop tôt pour envisager quoi que ce soit. Et puis on se reconfine où ? En France on n'a plus de maison pendant un an. Dans la nuit le vent a bien soufflé, avec l'ancre dans la vase bien collante et 20m de chaîne pour 2.5m de fond j'ai bien dormi… Moi non,  vent fort en rafales, pluie, on n'a pas plongé pour vérifier l'ancre. Du coup je veille, je prends des repères à terre pour être sûre qu'on ne dérape pas.. Je remarque trois feux à terre dans des grottes… J’écoute et regarde la pluie tomber…Et je finis par aller m’écroûler dans le milieu de la nuit…

Jeudi 29 octobre
Le soleil est revenu, on ouvre tout pour ventiler l’intérieur encore humide. On va à  terre, tout tourne autour de la pêche, quelques bateaux sont tolérés sur une petite partie du quai et c'est tout.

Deux trois troquets, un semblant de supérette et un marchand de légumes qu'on a fini par trouver. Dans la rue des Mercédès en veux tu en voilà. Il y a aussi des belles propriétés paraît il aux alentours.. Super magasin d'accastillage à la station service près du chantier naval. J'y trouve, moins cher qu'en France, la pompe de mer à pied pour remplacer celle qui a cassé après seulement un an de fonctionnement. Celle là a l'air plus costaud. On ne se rend pas compte à quel point on l'utilise cette pompe à pied notamment pour économiser l'eau douce du réservoir.  Car on ne sait jamais quand sera le prochain plein d'eau.. les îles et la Grèce manque cruellement d'eau surtout à l'automne… Alors en attendant la réparation, on tire des seaux d'eau de mer pour faire la vaisselle, nettoyer le bâteau.. ..
 
 
 

Mercredi 14 relaaâaache.. à Paroikia. Enfin si on veut. . on fait les pleins, gasoil, eau, on nettoie India sous toutes ses coutûres, y compris le fridge pour faire le complément d'avitaillement.. Et le soir on mange à  bord des pâtes sans gluten à la coriandre fraîche 😉. .

Jeudi on part à Naoussa..  On est prêt à devoir démêler les divers cordages, chaînes  et autres trucs lourds qui traînent dans le port et que l’on va sans doute relever avec l'ancre… En effet je remonte un énorme entremêlés  de cordes… Mais grâce à notre super anneau magique en inox acheté à Lefkada lors de notre arrivée en Grèce,  le problème est résolu en 5 minutes. (on se souvient de la galère sur Soualé en partant de Retimnon Crête en 2013. On avait passé du temps à larguer ces amas pris dans l'ancre. La gaffe pas assez costaude que l'on risque de perdre ou de casser, et au final devoir couper le bout qui avait servi à nous dégager…).
On rejoint Naoussa sous génois vent arrière jusqu'au mouillage. Je barre et me régale…

Et surprise, la ligne de pêche tressaute et nous remontons une belle bonite de 40 cms.. Normal David qui n'aime pas tout ce qui vient de la mer n'est plus à bord….

On mouille à l’est du port en face d'une petite plage couverte de tamaris. Jade et David nous rejoignent à bord pour déjeuner.

On passe une après midi dans l'eau à faire des plongeons à l'avant d'India, sauts carpés, bombe, tout y passe …

Nous prenons une vraie douche bien chaude dans leur jolie chambre d'hôtel, puis balade dans les ruelles.

Taverna gastronomique cette fois ci, délicieuse. C'est la dernière ensemble… 

Le lendemain le vent du sud se lève, nous changeons de mouillage vers l'ouest du port pour nous protéger des vagues.. Jade et David nous rejoignent déjeuner à bord.  Les vagues et temps refroidi ne donnent pas envie de baignade.. On parle de nos amitiés respectives bien calés dans le cockpit, moment sympa et intime. JJ les amène à terre à 18h, ils prennent le ferry vers Athènes le soir puis retour samedi à Montpellier.. Bye bye, kalo taxid i les djeunes.. Ca va leur faire drôle de retrouver Montpellier masqués dès que l'on sort de chez soi et sous couvre feu selon les dernières directives gouvernementales pour lutter contre l'invasion de la star de l'année j'ai nommé : le coronavirus… Ici pour l'heur, on met le masque seulement dans les lieux clos…

Vendredi, Hop ! nous voilà partis vers Ermopouli sur Syros.. Alternance de moteur et de voile… Port immense, capitale de l'île et de toutes les Cyclades. 

Deux catas accostés le long des quais vides.. On fait de même mais on n'est pas bien du tout.. Des vagues nous font taper le quai malgré tous les renforts, gardes, pare-bats. La totale.. De plus on est devant un croisement de routes à terre où le bruit des rėtrogradages,  accélérations, klaxons est infernal.. Et si on changeait de place ? Le gars du port nous confirme qu'on ne peut rester là. OUF OUF OUF.. On se déplace cul à quai comme d'hab avec l'ancre à l'avant, devant les tavernas. On est beaucoup mieux… malgré la volta du samedi soir.

Vides lorsqu'on est arrivé,  les terrasses battent leur plein en soirée, on a l'impression d'avoir vingt personnes dans le cockpit.

Balade à terre puis dodo malgré le brouhaha…
 
 

Jeudi 8 octobre

Matinuu yoga sur le pont, baignade petit déj,  cap vers Vathi sur l'ile de Sifnos, encore un bel endroit à partager avec eux. Mouillage trop près d'un corps mort du coup on lui passe une aussière arrière. On part manger chez Symposio sur la plage après l'église et on se régale. Le cuistot est un chef,  moussaka, saganaki au miel sésame excellents et en prime de la confiture de cerises caramélisées bien sucrées , (trop sucrées)  du jardin…. On est tellement bien dans cette baie  qu'on reste vendredi à lézarder et se baigner pendant qu'au large ça souffle pas mal. Jade est comme un poisson dans l'eau aussi bien sur India que dans la mer ou dans l’annexe. Ca fait plaisir à voir..

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Le soir on va dîner en face du bateau une autre taverne, les pieds dans l'eau sous d'énormes tamaris. Tous les chatons du coin nous assiègent, très  difficile de ne pas embarquer le petit tigré.

Samedi on part vers Sérifos en longeant la côte Ouest de Sifnos, une crique étroite, ormos Yeoryios, nous attire pour un stop repas. On mouille dans un mouchoir de poche, minuscule village de pêcheurs.

Un autre voilier est déjà là et mais oui, on se connaît, nos voisins suisses de Misirni à  Skhinousa début septembre. Christine (chante Theodorakis et joue de la guitare) et Rudy. Eux aussi ont embarqué leurs enfants, des djeunes qu'ils vont laisser à  Milos, on se croise donc… Sur la rive un keramista (potier), une vague inscription à la peinture sur le mur de sa maison, on entre.

Deux tours à pied, quelques étagères avec de la vaisselle très utilitaire et des tasses et pots à eau bizarres. Ce sont des poteries à énigmes : la tasse qui se vide si on la remplit trop, le pot à eau impossible à remplir, le mug dans lequel on n’arrive pas à boire, la carafe qui ne se vide pas si on la met à l'envers… On a passé un bon moment avec ce vieux potier farceur.

Ensuite on reprend notre route vers Livadhi à Serifos. On s'embête un peu pour mouiller, finalement on est au bout de la baie à l'opposé du port. En fin d'après-midi on monte à la xora, par les escaliers de mille quatre cents marches parait-il. Au village l'ambiance a bien changé depuis notre passage il y a un mois. Les cafés, boutiques et restaurants sont quasiment tous fermés. La saison est finie. On trouve un endroit où manger. De retour au port la soirée bat son plein, les grecs sont là, les terrasses encore bien remplies.  

Dimanche 11 octobre, quelques 70 années plus tôt  naissait qui à Toulouse ? Guess ?...
Jade et moi embarquons JJ, nous pour faire des courses, lui pour boire son ‘tit kafé et de retour…. Tadaaaaa ! David a préparé  un super breakfast pour le capitaine et son équipage pour bien commencer cette belle journée, avec des fleurs bougainvilliers en déco et un hibiscus rouge dans les cheveux de JJ..

Départ tranquille vers midi pour la côte Est de Sifnos, on va tenter de mouiller à  Kastro. Jade a préparé pour l'occasion des tartinades d’avocat, fromage, tomates cerises, graines de sésame... On se régale en naviguant… Chance à Kastro, il n'y a que deux bateaux dans ce petit mouillage et la houle n'entre pas trop. On s'embosse un peu à l'écart. Manœuvre longue, on n'a plus fait ça depuis un an et demi, mais l’équipage s'en sort bien : Jade à l'ancre, David et Marie dans l'annexe pour aller passer les amarres autour des rochers sur la rive escarpée, éboulis d’énormes rochers,  les fonds sont superbes et l’eau très claire.

On débarque en annexe sur un petit quai, quelques maisons et une taverne coincés entre d’énormes rochers tombés on ne sait d’où. Là  aussi, il faut grimper jusqu'au micro village. L'ancienne capitale de l’île est un village fortifié, les maisons collées les unes aux autres servent de remparts. On retrouve les ruelles étroites, les maisons blanches et bleues en majorité, mais pas que.

Au détour d'une rue, je croise un couple : « toi je te connais » dit-elle. Anne Marie, rencontrée à la MJC d'Apt, il y a huit ans…. et un copain de St Sat. Ils sont arrivés le matin pour randonner quelques jours sur l'île. Le monde est petit. Alors ca discute un bon moment avant un arrêt mojito dans un bistrot improbable tenu par un fan de Fidel Castro et de la musique cubaine, une montagne de bouteilles de rhum vides en guise d’accueil à l'entrée. 

Mojitos donc, bien chargés  en terrasse qui surplombe la mer..  On tire notre animal du jour et les commentaires vont bon train……..On tangue un peu, mal de terre après les vagues d'aujourd'hui? On trouve une taverna Astro très sympa avant de redescendre chez nous où nous attend une bouteille de bulles et un kdo pour JJ.. Devinez quoi ? « Le mug qu'on n'arrive pas à vider » en attendant le cadeau collectif… Bien arrosé cet anniv !

Lundi un petit vent est là, dès qu'on va s'éloigner de Sifnos il va monter. 12 à 15 nœuds de trois quarts arrière. Demain "force 6" annoncé.  On ne se casse pas la tête : génois  déroulé, David puis Jade  barrent dans les grosses vagues.

Sur un grand bord on arrive à  Paroikia pour la troisième fois. Cette fois on va à quai, pas de place à l'intérieur du port squatté par les loueurs. Obligés de s'amarrer à l'extérieur à côté des gros voiliers et catas, j'ai mis tellement de chaîne en prévision du vent, qu' à un mètre près on n’arrivait pas jusqu'au quai. Tant que le vent est Sud, tout va bien. Nuit agitée  sans vagues mais très ventée ce qui empêche David de dormir et Jade cauchemarde avec les vagues de la veille… Puis au matin  il tourne Sud-ouest et la danse commence, ça  tire fort sur les amarres, les bateaux bougent beaucoup, beaucoup trop au risque que les mâts se cognent…..Le vent et les vagues augmentent, les mâts se frôlent,  ça fait peur. On débarque les affaires de Jade et David qui vont rester ici quelques jours au cas où on quitte le quai en catastrophe. A l'intérieur du port, Marie a repéré un semblant de place libre. Un cata parti, un voilier prend la place, mais il reste un petit espace à l'entrée du port. Problème la pendille est cassée, David demande à  la police du port si on peut s'y amarrer : « yes it will be better much much better »… On est petit, on peut s'y mettre ça bougera un peu moins.

On jette l'ancre au milieu du port, en espérant qu'elle ne soit pas prise dans une vieille chaîne ou un cordage qui traîne au fond.  Ca on verra quand on repartira, chaque chose en son temps…Jade et David nous aident du quai. On est quand même moins chahutés et éloignés de la gigue des mâts ….. Bien nous en a pris, les mâts de deux bateaux proches de notre ancienne place, viennent de s'accrocher, pas trop de casse une barre de flèche tordue et les coques qui frottent malgré les défenses, c'est quand même impressionnant de voir comment ces gros bateaux dansent. Jade et moi allons déambuler dans les ruelles pour trouver un kdo d'anniv pour Jade, 29 ans le jour d'Halloween, que l'on ne fêtera pas ensemble.. Je prends de l'avance… Et là délice et luxe  suprêmes, je prends une douche dans la chambre louée par David et Jade, la première depuis notre départ. Bon d'accord problème d'eau chaude c'est une douche froide peu importe c'est un vrai régal.. ..On boit un verre au Sativa et on fait une visio avec Lou yeeeesss, nouvelles fraiches…. En soirée ça se calme… L'humeur entre le captain et son second n’est pas au beau fixe tout comme la météo.. Quelques mises au point voire engueulées plus tard le sourire revenu, on va dîner avec Jade et David , notre dernière soirée. Jade/ Gontrand 😉 trouve un billet de 20 euros au sol. C'est pas bô la vie ?  Bon à bientôt vous deux… C’était super de vivre cette semaine avec vous.. Pas dû être toujours facile pour David compte tenu de sa taille… Il ne pouvait se tenir vraiment debout qu'au niveau de la descente, les WC n'en parlons pas… Après plusieurs essais, ils se sont calés  pour mieux dormir, David dans le carré, Jade dans la cabine arrière. Il ne s'est pas cogné une seule fois contrairement à Jade😥.. Ils ont été aux petits soins pour nous… Revenez quand vous voulez….

Mardi 6 octobre.  Une fois le bateau rangé, nettoyé. On loue un scooter et nous voilà partis visiter l'ile. On commence par monter à la chora, village qui serpente sur la crête au dessus du golfe, en fait un volcan effondré. Comme partout dans les Cyclades, maisons blanches, rues très étroites, églises et chapelles en veux tu en voilà.  Les incontournables boutiques de souvenirs et les tavernes. Plusieurs bijouteries, on en a vu partout et ça brille. On part vers le nord jusqu'à Sarakiniko. Une vaste côte rocheuse toute blanche, roches arrondies et lisses érodées par le vent et la mer qui s'enfonce dans ce gros yaourt par une petite faille. Eau turquoise, mais malheureusement trouble.

Plus loin une échancrure très étroite avec une arche communique avec la mer.

Puis direction le sud de l'île au passage on voit de nombreuses carrières et mines en service ou abandonnées, ici on a extrait et on continue à extraire des tas de minerais différents. On s'arrête à Paliochiori, grande plage entre des falaises plutôt rougeâtres. Sur la plage dans le sable un point chaud, très chaud puisque un thermomètre dépasse les 100°. Le resto où on a fini par manger  vers 16h, fait cuire des plats à l’étouffée dans ce sable brûlant et très blanc. L'ouest de l'île est inaccessible aux véhicules de location, il n'y a que des pistes dans cette zone plus montagneuse et sauvage. Retour au port, douche sur le pont, on profite du robinet d'eau sur le quai. Patrick un cousin et Françoise sa compagne arrivent à Milos sur un gros catamaran. Ils l'ont loué quinze jours avec huit de leurs copains. Ils nous rejoignent sur India pour un apéro à bord puis on se fait un petite taverna au bord les pieds de l'eau tous les quatre, soirée très sympa. On prend le temps de discuter car lorsqu'on se voit en général c'est dans les événements  familiaux où l'on est très nombreux. Ils repartent demain matin vers le Nord rejoindre Athènes. Vers 1h15 le bateau est un peu remué par les vagues, ah ! Ca doit être le ferry de Jade et David. On part à leur rencontre sur les quais. Ils nous rejoignent pour une semaine  puis resteront quelques jours à terre sur une ile.. Installation à bord et dodo.

Mercredi matin, après un breakfast sur le port, on s'active pour les courses et on part  en fin de matinée. Un peu de vent, juste ce qu'il faut pour s'amariner. Direction vers l'Est. Et hop on pêche un poisson lézard pas très gros 20 cms, le premier depuis qu'on est sur India cette année… très bonne chair blanche fine mais claffi d’arêtes très fines….La prochaine fois il retournera à ma mer…. On longe la côte pour leur faire partager notre balade d'hier par les terres..

Petites maisons colorées au ras de l’eau de Klima, on voit des rochers en forme de poules qui caquètent et se répondent dirait on ,

on va jusqu'à Sarakiniko par la mer pour voir des magnifiques roches blanches, on se croirait à Ermenonville, désert de sable blanc sans la mer….. Ensuite cap vers nisos Poliagos et le mouillage de Manolonisi, une belle première étape sauvage. L''eau est toujours aussi belle, on est seul, baignade, masque, Marie retourne dire bonjour à Paul le poulpe qui daigne cette fois sortir de sous son rocher pour défendre son territoire…. A terre on fait un ramassage de bois pour faire quelques grillades, saucisses fort goûteuses, sur la plage, le voilier français arrivé entre temps fait de même plus loin. Belle soirée au coin du feu.

Et nous voilà début octobre, samedi on est resté à Vathi sur l'île de Sifnos. Étrange village, au bout de la route, sur la côte inhabitée de l'île.

Pas de rues, c'est la plage qui fait office de rue, de temps en temps une voiture passe entre les baigneurs. Tour à terre au minimarket dont les rayons commencent à être bien vides, ça sent la fin de saison. Pourtant il y a toujours un peu de monde sur la plage et dans l'eau, pas mal de jeunes encore en vacances, une majorité de grecs et de français. Sur l'eau sept ou huit bateaux au mouillage. Et puis quelques familles de pêcheurs et de bergers. En fin d'après-midi on part faire un tour. Il y a des sentiers de randonnée bien tracés qui parcourent toute l'île, c'est bien la première fois qu'on voit ça en Grèce. Le panneau indique un Agia (saint)  Nikolaos à  2.5 kms et 2h de marche.. .  On va vite se rendre compte que ça grimpe sacrément. Sur la crête on est face au couchant, superbe vue entre les murs de pierres sèches. On voit Milos et ses trois  petites îles. Sériphos pas très loin vers le nord.

On croise un chasseur avec Ella sa chienne, sans doute quelques perdrix dans sa gibecière. Voilà d’où venaient les coups de feu du matin, la chasse est ouverte. Il y a de la sauge sauvage, de la myrte tellement odorante, des immortelles sèches qui ne demandent qu'à embaumer quand on les effleure, (c'est mon parfum préféré), de la scille maritime. Une grosse ferme perdue sur une crête domine la mer, moutons, chèvres et oliviers. En redescendant, débouche un gars (rom) sur son âne, qui discute au portable, masque sous le menton, puis écoute de la muziki lorsque son appel est terminé.. .… image ancienne modernisée.

La nuit tombe quand on arrive au port. On avise une toute petite taverna, Xanthakis, les tables sont à même la petite plage à un mètre de l'eau, normal la plage c’est la rue, on est donc en terrasse. Il est tenu par un couple lui en cuisine, elle au service. Il parle français  appris à l’école nous dira-t-il. On se régale, pendant que les grecs en sont à la bière, pour eux c'est seulement ka fin d'après-midi. Au dessert, offert avec l'addition comme souvent ici, du très bon melon de leur jardin, cultivé bio ! Retour dans le noir à pied par la plage, puis à la rame pendant que la encore presque pleine lune se lève.  

Dimanche on se met doucement en route vers Milos, où on doit retrouver Jade et David dans la nuit de mardi. On vise un mouillage sauvage derrière l'îlot Manolonisi,  près d'une île inhabitée Nisos Poliagos,   proche de Milos…

Endroit paradisiaque, baie presque fermée entourée de roches blanches dentelées, couleur sable, rouge sang.. qui dessinent des spectres, des animaux mythiques, des dieux antiques..

Quelques chèvres viennent boire à l'endroit où il reste de l'eau douce des dernières pluies. Île pas si aride (contrairement à ce qui est dit dans le guide nautique Imray) avec forêt de tamaris dans une micro vallée… Tiens,  les poissons affluent sous India. Voyons voir. … Ils viennent picorer la salade agglutinée sous la coque. Alors nous voilà équipés, éponge, bout traversant pour se tenir tandis qu'on nettoie les flancs du bateau sous l'eau. Plus léger d'un coup India se sent…..  On se baigne et rebaigne dans cette eau transparente. En longeant les roches, j’aperçois étoiles de mer, plies s'enfouissant dans le sable à mon approche.. Et je distingue  une tentacule de poulpe bien planqué  sous une roche au fond de l'eau… yesssss…

Ce matin lundi, après le rituel à l'avant du bateau suivi de la baignade on lève l'ancre pour Milos. Un joli vent nous accompagne quelque temps puis moteur, moteur … Au passage on voit des rochers magnifiques de très belles couleurs, rose nacre, sable, vert mousse, ocre… C'est splendide, à nouveau des formes improbables, comme ce rocher en forme de tortue avec son corps précédé de sa tête qui émerge de l'eau…  Le village blanc en haut sur la crête et les maisons colorées les pieds dans l'eau.

On s'amarre au port d'Adhamas,  île de Milos.., ça doit faire trois semaines qu'on n'est pas allé à quai..  
On est sur pendille, eau électricité sur le quai… une laverie avec douches à 15 minutes parait-il..  Le grand luxe….On va pouvoir faire les pleins, briquer India pour accueillir Jade et David demain soir…

Hier soir lundi (28/09) on opte pour une taverna en face de notre mouillage après avoir fait quelques courses à Paroika. Nuit bien chaloupée avec des vagues venant du sud ouest… Au matin on part vers le sud d'AntiParos avant 9h au moteur, pėtole… Au passage délicat sans fonds,  la hora d'AntiParos nous nargue…nous appelle… Allez, on bifurque et on découvre un tiny port très sympa,

Celle là n'est pas de nous, c'est une photo de photo.

Devant lequel on jette l'ancre, pas de place pour voiliers au port car très peu de fond, quelques barques de pêcheurs,

une activité à la grecque, tout le monde se connaît, quelques kafés et tavernas, une grand rue commerçante sans falbalas, dès qu'on la quitte on est dans les ruelles et les jardins qui croûlent sous les bougainvilliers, hibiscus rouges, bignones..

On est loin de l’activité estivale.. Une camionette sur le port vend quelques légumes , ca sent bon le poisson….On reviendra pour sûr..
On reprend la mer vers le sud, toujours peu de vent du coup on n'aura pas à slaloomer  pour éviter les kitesurfs… On se pose à  Despotiko après avoir mangé une salade. On découvre un superbe mouillage, dans une grande baie presque fermée à l'est, avec au sud une belle île montagneuse et à l'ouest une petite île sauvage, on peut se mettre n'importe où les fonds sont bons. Premier mouillage vraiment magnifique.. avec une belle eau transparente et turquoise…

Et bien sûr il y a toujours au moins une chapelle ou une ruine antique dans un coin.

On décide de rester le lendemain.. première fois que ce n’est pas dame Météo qui nous y oblige.. Quė chance..  Dans la nuit un coup de vent est attendu du nord ouest.. On mouille en conséquence. . Cerise sur le gâteau, superbe coucher de soleil et lever de presque pleine lune en même temps chacun dans son coin.. .. Trop heureux d’être là …

Allez un petit ouzo pour fêter tout cela !!! Coup de vent léger dans la nuit, rien d’inquiétant, ça me permet vers 4h30 de voir par le panneau de pont, passer Orion…

Mercredi, au réveil j'investis l’avant d'India et pratique quelques postures de yoga yin  agrémentées de méditation dans ce lieu magnifique… Gratitude…. Le tout suivi d'un brunch… Après midi, massage au soleil à l'huile de coco,  belle détente pour chacun de nous… JJ va à terre rendre visite à un site antique découvert il y a peu sur l’île au sud,

Ici les maçons font des rénovations dans le très très ancien.

puis il va sur l’îlot à l'ouest.. Il découvre et déterre un fragment de poterie qui doit dater de quelques deux ou trois  millénaires….(ah il ne fallait pas ?)
Je suis restée sur India à converser avec Jade puis avec Lou, un bail que ce n’était pas arrivé …  
Soirée sous les étoiles, l'humidité tombe dès le soleil couché. .

Mercredi re-pėtole, on reste un jour de plus… Mouvements et médit sur le pont, on décide de faire un cercle de tambour sur la plus petite île au couchant.. . Quelques morceaux d'accordéon applaudis par les voisins français sur un Océanis 31, ah on parle le même langage… Lui-même voisin avec un voilier grec copain qui arbore fièrement un drapeau corse dans ses haubans. Du reste il a tout du pirate avec son foulard rouge noué sur les cheveux.. ..   
Quand on est arrivé on a choisi un endroit favorable pour être à l'abri des vents qui allaient souffler bien sûr, mais aussi un endroit où on serait seul.. le premier jour ça a bien fonctionné, les voiliers ont mouillé vers les tavernas.. On a été tranquille.. Aujourd'hui on a eu du succès, on s’est vu entouré  de toutes parts, sans que le vent ait changé de sens.. . Donc disais-je sur notre autre bord, un joli voilier en bois,  on l'avait déjà vu à Mikonos.  Impression que le skipper emmène des gens (un couple),  semaine massages en voilier peut être, car ils étaient en peignoirs assortis au voilier tout l’aprem et ont siesté sur le pont à l'avant sur des matelas eux-mêmes assortis aux peignoir.. Vous suivez toujours ? Bon on invente la vie des gens, c'est rigolo sauf qu'ils auraient pu respecter notre intimité en mouillant un peu plus loin…. Surtout dans ce mouillage de plusieurs km2.
En fin d’aprèm on va sur l’îlot désert en face faire notre cercle à côté d’un site antique sur lequel nous sommes et la pleine lune s’élève majestueuse sous nos yeux.. D'autant que la pleine lune incite à se débarrasser des choses du passé qui nous encombrent. Tout un programme...Failli revenir à la nage sous le clair de lune mais on a prévu d'aller manger à la taverna de l'autre côté. .. Ce sera pour next time..

Au matin, jeudi, mouvements et médit sur le pont à l'avant avec JJ,  première pour nous de partager ce moment.. Beaucoup de premières  en ce moment. C'est l’année qui veut ça, non ?
Ensuite on relève l'ancre direction Sifnos au sud ouest. Petit vent sympa qui nous permet le travers puis le près.. . Apparemment le Meltem serait fini cette année..  Gentiment parti roupiller ou sévir ailleurs… On ne s'en plaint pas… Nous arrivons à Vathy au sud ouest de Sifnos vers 15h, baie toute jolie, presque fermée. Il faut arriver à distinguer l’entrée parmi les falaises et rochers découpés.. . Au bout du bout de la route, au moins dix personnes sur la plage. Un quai pour quatre bateaux et bien sûr trois ou quatre tavernes les pieds dans l'eau, les tables carrément sur la plage.

Trajet du 21 septembre à aujourd'hui :

Lundi 21 septembre
Nous voici toujours au même endroit au mouillage dans Órmos Ayos Ioanou. Une petite balade à terre quand même puisque le vent a baissé, mais pas les vagues que l'on a vues de l'autre côté du cap.

Un tour à la paillote pour avoir du wifi, mais pas terrible, deux heures pour charger quelques photos. Mardi toujours au même endroit ! On n’est pas les seuls, la plupart de nos voisins ont fait comme nous, demain matin, on part..  Mais pour aller où ? On passe un grand moment sur la météo.  

Mercredi, levés avec le soleil, à 8h nous voilà partis et à 10h30 on était arrivé, au mouillage de Paroikia…  Un tour en ville pour le ravitaillement, acheter un nouveau drapeau  grec, le nôtre est un vrai chiffon. Marie propose de prendre aussi une nouvelle gaffe car l'ancienne est fatiguée, elle coulisse lorsqu'elle en a envie...  Et bien sûr on traîne un peu en ville. Le soir taverna Acropolis spécialisée en poisson frais mais bof, cadre pas terrible, trop bruyant… Je mets la nouvelle gaffe à sa place et vais ranger la vieille dans le coin des ça-peut-toujours-servir où est-elle ? impossible de la trouver. En fait elle a dû tomber à l'eau ce matin, je l’avais oubliée à l'avant. Coïncidence incroyable que Marie pense à acheter cette gaffe alors qu'il y en n'avait plus à  bord !!! Dès le lendemain matin on en aurait eu besoin pour remonter l’orin !!!
 Bon et demain où va-t-on nous ? On avait envie de partir vers le sud ouest du côté de Milos. Ces jours-ci ça veut dire face au vent et moteur. Et bien changement de cap, direction nord ouest, là où le vent nous mène.

On quitte Paros jeudi matin pour Syros, l’horizon est un peu couvert, rapidement ça se lève. Belle navigation vent de travers, on marche bien. Du coup je souhaite prendre un ris seule pour  manœuvrer… C'est souvent JJ qui prend les ris, au besoin je fais ce qu'il me dit.  Là je souhaite comprendre pour pouvoir refaire. Sous voiles pas facile, on va jusqu'au virement de bord. Et là pour la 1ere fois depuis qu’on est parti, un dauphin nous rejoint dans l'ėtrave et nous accompagne un ‘tit bout … Trop heureux on est… Je siffle, je tape sur la coque, il reprend sa route en sens inverse.. Salut à toi Ô grand dauphin, à bientôt quand tu veux ….. Je souhaite préparer une mangue en salade avec de l'ail mais ne me souviens plus de la recette. Je prends mon portable pour la demander à Aline et recoïncidence, un message d'elle…hi hi hi
Début d'après midi, devant Ermopouli, la capitale des Cyclades, on hésite. Pas envie d'aller dans ce port où l'on voit deux gros pétroliers, plusieurs ferries. Un mouillage sur une petite île en face semble sympa avec tiny plage, deux cabanes inhabitées, ambiance ville fantôme du far west en bord de mer. Mais la houle entre et le vent pousse à la côte vers des écueils. On se rabat alors sur une baie de Syros, au sud d’Ermopouli. Quelques baigneurs sur la plage, des villas sur les hauteurs. On pose l'ancre dans une belle eau turquoise, pas d'autres bateaux à part des petites barques de pêche qui sortent et entrent d'un minuscule port. De temps à autre quelques vagues provoquées par les bateaux qui passent au large. Nuit tranquille.  

Au lever, vendredi,  la mer est d'huile. Baignade et nage vers le soleil dès le réveil. Aujourd'hui pas de vent pour notre étape jusqu'à Mikonos. Faut bien qu'on aille voir à quoi ressemble la St Trop grecque. Marie profite du calme plat pour réviser les prises de ris et on refait des marques sur les drisses, bouts, bosses, etc… Cette fois ci trois ris pris les uns après les autres. Puis on les relâche, lorsqu'on navigue au moteur pour éviter les interférences. Pour bien profiter de la carte postale, on vient jeter l'ancre derrière les quatre fameux moulins qui sont sur toutes les photos et guides de Grèce.

On est devant une plage, face à une micro taverne sans prétention mais bien remplie jusque tard dans l'après midi. Après l'école (ici l’école c'est 8h à 14h), on voit les enfants arriver sur la plage. Pas mal le rythme scolaire.

Seul bémol  les avions n'arrêtent pas de décoller et la circulation s'intensifie après la sieste. En fin d'après-midi tourisme dans Mikonos. On trouve un sentier côtier qui débouche sur les six moulins alignés. L'envers du décor derrière les moulins, c'est un terrain vague qui sert de parking.

On longe le quai d’à peine quelques mètres de large, une succession de terrasses de cafés dans ce qui est appelé la petite Venise,

The place to be au coucher du soleil, pas une seule table de libre, chacun sort son portable pour un selfy mémorable. Juste derrière le quai, un entrelacs de ruelles très étroites où  des dizaines de restos et bars plus où moins branchés se partagent le passage avec les magasins de fringues, chaussures, bijoux, montres, lunettes, etc… de marque.

Pas la peine de regarder les prix, il y a trop de zéros. En fait le Mikonos branché s'étend sur quelques centaines de mètres seulement. On cherche une supérette pour acheter fruits et légumes. Et qui l'eut cru, c'est moi qui fait des achats, une paire de chaussures (en soldes quand même) . .  On pousse jusqu'au vieux port qui dégage une ambiance à la grecque.. Fini les reluquades et la représentation branchée… Retour de nuit par le chemin côtier, la taverna sur la plage nous attire, elle est déjà pleine à 20h… On  réussit à avoir un bout de table sans avoir réservé. Visiblement, Nikos Place est un endroit très fréquenté, mais au moins on n'est pas dans la cohue du centre. Et puis c'est simple et très bon comme on les aime avec un brandy (sic) offert avec la note qui ressemble au rakomeli...  Retour à bord à la rame dans la nuit. Yeeee avec du plancton phosphorescent.. re yeeee..  

Samedi , le vent annoncé est là, on pourrait sans doute  rester au même endroit si le vent n'est pas trop sud-ouest mais on décide d’aller voir ailleurs. On part vent arrière  avec le génois, je barre et me régale…. jusque  vers le Nord de l'île une grande baie Órmos Panormos à l'abri du vent du Sud qui se lève. Après cette belle nav, on découvre que ce n'est pas aussi abrité que prévu.  Déjà le vent souffle sud-est au lieu de sud et il s'engouffre dans la baie. On cherche, ça a l'air plus abrité à côté de quatre gros yachts. On est le seul voilier là au milieu de la jet set, même les annexes qui vont et viennent jusqu'à terre sont plus grosses qu'India.. Et ça brille ! mais pas un signe ou un bonjour en passant. Malgré l’abri, on se prend des rafales à 30 nds. Pour le moment l'ancre tient bon. On est secoué toute l’après midi par des rafales très très violentes et très soudaines..… L'annexe attachée à l'arrière se retourne, fort heureusement on a relevé le moteur… Ouf.. En revanche le voilier allemand installé depuis peu près de nous n'a pas cette chance.. Je vois la leur voler sous une rafale, les rames à l'eau, l'annexe se retourne à nouveau mais le moteur a trempé dans l'eau de mer… Arrrgh.. On les verra toute l’après midi tenter de la redémarrer sans succès. . Ils ont réussi à repêché les rames qui flottent.
La nuit tombe bien plus  vite maintenant, à 19h45 il fait nuit noire, on  a pris des repères à  terre et on met le réveil toutes les deux heures pour vérifier si on ne bouge pas. Finalement vers 2h du matin ça se calme.  

Dimanche 27 septembre, au réveil la mer est d'huile. On repart dans l’autre sens pour aller visiter Délos, une petite ile déserte actuellement qui fut le centre de la mer Egée huit siècles avant ce brave JC. Ile sacrée et port de commerce. Centre religieux, oracles aussi importants que ceux de  Delphes. Chaque nationalité y ajoutait ses dieux, même les romains, comme ça pas de conflits. On jette l'ancre devant le port antique (en fait un amas de hauts fonds), on saute dans notre annexe et on part visiter.

Coup de chance et hasard, c'est la journée du patrimoine, entrée gratuite ! On se balade dans un dédale (tiens encore un mot grec) de ce qui fut des ruelles, maisons, temples, théâtre, magasins.

)

De magnifiques mosaïques sont encore là avec des assemblages de micros carrés  de quelques millimètres seulement.

On imagine la vie sur place à l'époque. Et partout des tonnes et des tonnes de marbre : colonnes, fenêtres, statues, blocs en vrac un peu partout, etc… on finira le tour par le musée : statues, bijoux, poteries, fresques et une collection de zizis de toutes tailles et de tous usages : broche, lampe à huile, etc, etc…

Puis on repart sur l’île d’en face Rhinia, dans un mouillage calme. Une plage avec quelques pique-niqueurs  en Zodiac, un quai et un parking de tracteurs. L’île est cultivée mais inhabitée à l'année, et une fois finie la journée ils descendent de leurs tracteurs et repartent en bateau. Météo du soir : A nouveau on va où demain ? Finalement vu ce qui se profile dans les prochains jours et pour prévoir où récupérer Jade et David qui arrivent la semaine prochaine on va partir vers le sud-sud-ouest. Le plus simple est de repasser par Paroikia demain. Quand on dit que Paros est une ile centrale des Cyclades, on comprend pourquoi…. Quelques rumikubs at night et je gaaaagne… yes…

Lundi après une nuit tranquille cap au 190.. Après un départ au moteur sous un soleil très voilé, les vagues arrivent ça tape, finalement le vent monte et on arrive à tenir le cap avec un près serré. Le vent nous abandonne en tournant de 180° une heure avant d'arriver. Demain si la météo ne change pas, ce sera un beau mouillage au sud d'Antiparos.

Dimanche 20 septembre.

Désolé pour ceux qui sont assidus.  Avec pas mal de contretemps et de changements de plan,  la faute à Ianos. Voici son portrait...

Du coup on n'a pas pu trouver de wifi pour envoyer nos messages à temps. voir plus bas dans le blog.

Alors on met en ligne via le téléphone le texte et quelques photos (très longues à charger sans wifi). On rajoutera toutes les autres  (on en a plein) dès que ce sera possible.

Pour vous y retrouver dans la chronologie, il faut commencer par lire :

1-Petites Cyclades encore

2- Amorgos

3- en attendant Ianos

Aujourd'hui on est au mouillage  dans le NW de la baie de Naoussa  au nord de l'île de Paros. Accroché à notre ancre plus 50m de chaîne,  caché derrière une falaise mais le vent souffle fort depuis hier soir (Force 6). Le Meltem s'est renforcé avec le passage de Ianos (un gros aspirateur) en bas de la mer Egée. Vu le vent on ne pense pas pouvoir aller à terre (à  200m pourtant) d'ici mardi. Mais pas de problème, on s'occupe, tout va bien jusqu'à présent.

Mercredi 16 septembre

On passe la journée à buller et dormir dans un joli coin : le mouillage de Órmos Ay. Ioannou  devant la plage de Monastiri dans Ormos Naoussì (la baie de Nàousa) au nord de l'île de Paros, de beaux rochers plats, endroit sauvage bien à l'abri du meltem. Sur la plage taverna chicos, on voit pas mal de promeneurs, baigneurs, beaucoup de français comme dans toutes les Cyclades. Une barcasse fait la navette avec la ville. Micha est attentive à son téléphone, elle attend la signature du compromis de vente  de sa maison, elle tourne une page….

Jeudi, on voit arriver Fulmar. Méditation entre filles à l'avant d'India, puis nage nage nage pour suivre les bancs de poissons transparents. Pendant qu'on arrose le compromis de Micha, Hugo nous rejoint à la nage, puis Roland. On finit le rosé avec eux en partageant notre salade de haricots verts, pommes de terre, crevettes. De plus en plus de bateaux arrivent au mouillage, tout le monde prend des précautions par rapport à Ianos le médicane, il a maintenant un nom et aborde la côte ouest de la Grèce, mais tout est très incertain sur la suite de sa trajectoire..

Manon nièce de JJ, fille de Christiane et Hugues,  et Flo son chéri sont là bas à  Ithaque sur le gros bateau d'un copain. Ils se préparent, on échange messages et conseils. Avec l'annexe on part explorer les environs, on essaye de trouver un autre mouillage un peu abrité du sud, mais sans succès. Les filles prennent la dernière navette et vont en ville à 4 kms par la route visiter et faire quelques emplettes. On se retrouve à  mi-chemin à une taverne pour une dernière soirée avec Micha. Elle part demain par le ferry, pour être sûre d'avoir un bateau si le temps se gâte samedi. Elle va passer trois jours à  Athènes. Marche de nuit digestive  jusqu'à la plage pour retrouver l'annexe.

Vendredi, le matin, la mer est encore très calme, un vrai lac… Puis le vent du Sud se lève un peu. On va boire un jus à terre et réserver un taxi pour Micha. Des geckos énormes se faufilent sur les rochers à notre approche… Brunch du départ sur India. Le temps se couvre, davantage de vent du Sud, va falloir qu'on bouge on est trop près du rivage. Fulmar est parti s’ancrer au sud de la baie. On amène Micha à terre. Au revoir un peu rapide, ballottés dans l'annexe. On lève l'ancre, sous une averse. Deux milles plus loin, on retrouve Fulmar et deux autres voiliers dans Órmos Plastira. Un taxi passe sur la route, sûrement celui de Micha. Nous revoilà seuls, même si ça nous arrive chaque année, on a toujours l'impression d'un grand vide… Merci beaucoup Micha d'avoir partagé ces moments sur l'eau. On est très content de ta visite  tu reviens quand tu veux… On va laisser du temps au temps et à la météo, on verra plus tard où aller ensuite.

Dimanche, on se lève avec le jour, à 7h30 on est parti, petit déj en route et le vent arrive. Sous génois et GV, belle traversée, nous voilà au portant vers Amorgos en duo avec Fulmar. Un petit message à Véro en passant devant Keros, c'est son anniversaire. On fait des photos les uns des autres, les vagues se développent, on avance bien 6 nds, voire plus.

C'est rare d'avoir une photo d'India sous voile. Merci Roland.

Fulmar ouvre la route..

A 10h30 après une belle manœuvre nous voici attablés devant un bon café/jus d'orange à Katapola, le principal port  d'Amorgos.

Les agents du port de Katapola au travail sur le quai

On va y rester au moins deux jours, histoire de se balader et de laisser passer le coup de vent. A 13h30 on prend le bus pour la chora, là haut dans la montagne. Le village se découvre au détour d'un virage. Il est invisible de la côte, les maisons blanches groupées autour d'un gros rocher.

C'est souvent le cas dans les îles, le but était de se protéger des pirates qui pillaient les rivages. Amorgos a fait partie du fief de Barberousse dont le repaire était à Antiparos. On traîne dans les ruelles de ce beau village à la fois touristique et bien vivant (1700 habitants l'hiver).

Le village est typique des Cyclades, mais on n'a pas cette impression de carte postale, les maisons ne sont pas toutes léchées. On y croise beaucoup de français, l'effet Grand Bleu ? Tourné en partie ici.Puis à la sortie haute du village, on prend un sentier muletier, une descente raide sur la côte sud de l'île.

Au pied des rochers on découvre le chemin qui monte vers le célèbre monastère de Panagia Hozoviotissa collé au milieu de la falaise surplombant la mer.

Un air de Tibet au bord de la mer. Un festival de bleu et de blanc.

Bleu, couleur Grand Bleu

Une minuscule porte d'entrée, des escaliers raides et étroits collés au rocher.  Le bâtiment fait 40m de hauteur mais seulement 5m de large. Il a été construit vers l'an 1000, nous dira le guide qui parle de miracles car les rochers tombant régulièrement de la falaise n'ont jamais fait de victimes ni causé de dégâts au monastère, comme s'ils étaient déviés de leur trajectoire par une force surnaturelle venue peut être du ciel… La paroi a été  creusée pour en extraire les pierres qui forment le mur extérieur du bâtiment , quel boulot !

Toutes les fenêtres ont la même vue.

Dans la minuscule église il y a une des plus anciennes icônes orthodoxes, encore plus âgée que le monastère qui a été  construit pour elle.  Dans les murs sont scellées des amphores dont on ne voit que le goulot pour apporter une belle acoustique pendant le chant des moines. Deux vivent encore là. Ils sont arrivés à l'âge de 18 ans et ils en ont presque 70….  Pour finir, on nous sert un verre de rakomeli, spécialité de l'ile au raki et miel (genre hydromel), un verre d'eau et des loukoumis, la tradition de l'hospitalité des moines.

On quitte ce lieu fort pour remonter à pied jusqu’à la chora (le village).

On a RDV avec Roland et Hugo son fils, qui veut nous faire découvrir une taverna de mezzés. Attablés sous une tonnelle dans une ruelle, on nous sert des plats traditionnels grecs réinventés, on se régale, tout en argumentant vivement autour de Mélenchon défendu becs et ongles par Roland (c’est son idole) et Hugo…. Retour très tard entassés à cinq dans un taxi, bonjour les gestes barrières !  

Lundi on reste tranquille, chacun ses occupations, je répare encore l'annexe (il y avait une deuxième micro fuite), on va bouquiner ou travailler dans le petit jardin botanique réalisé et tenu par des bénévoles, un endroit tranquille, à l'ombre avec buvette et très bonne musique ( The Gloaming notamment) à  deux pas du port. On y trouve toutes les plantes méditerranéennes jusqu'au pistachier lentisque qui donne la mastica..

On loue une voiture pour aller se balader demain et  pour rendre la pareille à  Hugo qui nous a tous invités hier soir. Donc, accros, on retourne manger d'autres mezzés chez Tranzistoraki, encore une belle soirée avec pour thème de placer le mot Mélenchon au moins 47 fois 1/2. Demain Hugo et Roland partent vers l'ouest, nous on reste un jour de plus pour visiter l’île.

30 kms du nord au sud. 6kms dans la partie la plus large. Une montagne dans la mer

Mardi matin après un « au revoir à bientôt » à Fulmar, on dépose notre lessive à la laverie et en route pour le nord de l'île. 25 kms de route de montagne car tous les villages sauf les deux ports sont perchés. Montagnes pelées, sans arbres, des buissons et des herbes piquantes grillées par le soleil, des kilomètres de vieux murs en pierres sèches qui remontent jusque vers les sommets, des troupeaux de chèvres dont on se demande ce qu’elles peuvent bien manger. On va jusqu'au bout de la route au village de Lagkada.

Village bien vivant, dans son jus bien que touristique. On retrouve les ruelles, le blanc partout,  le bleu souvent.

Un peintre est en train de rafraîchir les marches d'escalier d’une rue.

A la sortie du village une petite chapelle, blanche bien sûr, dans la falaise, encore une, nous attire. Par un escalier escarpé on atteint ce minuscule endroit perché.  

Puis direction le sud d’Amorgos, toujours par la montagne, trois tout petits villages,  des cultures, des jardins. Ici c'est moins escarpé mais plus sauvage qu'au nord. Arrêt dans la dernière taverne au bord de la route, sous la tonnelle, on mange les légumes de leur jardin. On continue vers le bout du bout de la route, au passage on descend dans une crique où est échoué un vieux cargo. Encore un des lieux de tournage du Grand Bleu. C'est un peu sinistre.

Puis la dernière baie tout au sud ouest, sorte de lagon assez joli. On a bien fait de ne pas venir y mouiller, elle est presque complètement occupée par des barques de pêche.  

De retour au bateau message de Hugo et Roland confirmé par la météo est très mauvaise pour la fin de semaine, un médicane (un cyclone méditerranéen) se prépare.

D’après le boss d'Hugo, il n'y a que deux endroits assez abrités dans les Cyclades, Ermopouli sur Sìros trop loin pour nous, et Nàousa sur Paros à 42 milles au nord. Fulmar a changé ses plans et remonte vers Paros, ce soir ils sont à  Missirni. On voulait aller sur Ios pour faciliter le retour de Micha vers Athènes et avec l'intention de visiter Sikinos l'ile voisine.. Pas un bon plan compte tenu des prévisions météo.. .Du coup on fait quoi ? On va nous aussi monter vers Paros, mais demain fort vent dans le nez. On décide alors de partir ce soir et naviguer de nuit pour les rejoindre à Schinoussa il y aura moins de vent que demain. Finalement Marie propose d’aller d'une traite jusqu'à Nàousa, une nuit entière de navigation entre les îles et les cailloux, dont la plupart ne sont pas balisés la nuit. Des vagues et un vent favorable au départ, moins de vagues ensuite mais pas de vent et enfin vent de plus en plus fort  et vagues de face… Partis à 22h, on est arrivé à 8h dans un mouillage. J'ai quand même pu dormir une heure relayé par Marie qui a dormi 2h.. … Fourbus mais heureux de cette nav de nuit. 

Entre le suivi du ferry à l'AIS qui va d’île en île, les étoiles, je retrouve Cassiopée, le Cygne, le Dauphin et l'Aigle majestueux et Altaïr, puis en fin de nuit la constellation d'Orion s’élève sur l'horizon annoncée par les Pléiades et Hyades.. Quel plaisir de retrouver ces moments suspendus entre ciel et terre, la nuit.. j'adore. JJ est très concentré, je le sens dans son élément. La navigation de nuit c'est magique même s'il faut rester prudent. Micha  est brassée sur sa couchette. Elle retrouve des couleurs après avoir bu eau et menthe poivrée et mâchonné du gingembre.  

Notre virée avec Micha

14 septembre.. anniversaire de Damien.. ça fait un mois qu'on est en Grèce. Impression d’être la depuis longtemps, longtemps, longtemps….
Alors où  en étions nous ? Ah oui jeudi dernier, remouillage à Schinoussa… on est très bien là, à l'écart de l'activité des ferries, proche de la plage aux tamaris et de la nature…  On répète le chant grec avec Micha. Du coup ensuite j’entends une guitare et des chants juste à côté.. C'est Christine notre voisine  sur Binabi, un fifty suisse (un "fifty" est un voilier avec un gros moteur et des petites voiles, il marche "à voile et à vapeur").  On se retrouve sur Fulmar pour chanter Sabbato to vraso ke Zarniani arrangé par Stavros Xarchakos,  chant de résistance. Puis je leur apprends la voix medium de Oy Boro.. On finit sur India à manger des pâtes.. .
 
Vendredi 11 septembre, tandis que Micha travaille au café,  (toujours un peu au boulot…), je fais des salutations au soleil suivies d'une belle nage avec masque, il faut aussi respecter les distances avec les poissons, non ?

On lève l’ancre dans la matinée.  Roland part devant et on suit au génois à une belle allure. On longe la côte nord de Schinouza puis celle de Kato Koufonisos, on passe entre les deux îles Kato (celle d'en bas) et Pano (celle d'en haut) Koufonisos et devant le petit port, chapelle et moulin à vent, maisons blanches des Cyclades, pas trop carte postale et dans une ambiance de calme et de tranquillité.

Très vite on se prend de grosses vagues et du vent. Mais on est déjà en vue du mouillage d’Órmos Porí à la pointe nord-est de l'île, une baie aux fonds de sable peu profonds,  un bon endroit pour poser notre ancre. Ca doit être le mouillage le plus venté de l'ile.. ça souffle en permanence et India danse au gré des vagues et du vent…Une grande plage, quelques baigneurs, une taverne bien sûr et pas mal de randonneurs et de promeneurs amenés par des petits bateaux depuis le port du village.
Samedi, on part se balader dans les rochers à la recherche de la piscina Milky beach :  anfractuosité dans les rochers et les falaises où la mer pénètre. On longe la côte au vent, de belles vagues éclatent sur les falaises, la mer érode l’île.

Ensuite on prend le sentier côtier vers le village qui passe par plusieurs belles piscinas. Jolie balade d'une heure et demie. Un arrêt près du port, bien équipé et  abrité du meltem.

Pour le retour on embarque sur un des bateaux de promenade.

C'est intéressant de passer très près de cette côte, on voit concrètement la hauteur des belles  vagues que l'on a du mal à évaluer depuis le mouillage. On décide de partir tôt demain matin, le vent tombe la nuit, et surtout les vagues se seront calmées

Dimanche 6 septembre  
Le vent souffle toujours. India se dandine sur son ancre. Aujourd’hui grand nettoyage-rangement. Il faut libérer la cabine arrière qui nous sert un peu de débarras car Micha arrive ce soir par le ferry.  
Et aujourd'hui c'est le gâto du dimanche,  celui de Mamie Lolo à la poudre d'amande et raisins. Le premier de la saison…après ceux faits pendant le confinement…
En début de soirée on va à terre manger un bout en attendant l'arrivée du ferry. Petit repas sympa  chez Manamana dans une rueĺle sous un grand arbre.  
Micha arrive et on l’embarque sur l'annexe dans le noir avec ses bagages.  Heureusement le vent est un peu tombé. Bienvenue à bord, Micha….

Résumé des épisodes précédents.

 
Lundi on part faire l'avitaillement, légumes de producteurs dans la rue, tyropita et spanachopitas à la boulangerie, etc… sans oublier un arrêt café-jus d'orange en terrasse du petit kf sous les bougainvilliers. Les courses à peine rangées,  on lève l'ancre.

Roland passe devant et on suit. Vent plutôt tranquille 10-12 nds, une petite houle et nous voilà partis vers le sud de Paros vent arrière juste avec le génois. On passe sans encombre au moteur pour plus de sécurité, le stenon Andiparou (le chenal entre Antiparos et Paros), peu profond, il faut bien calculer sa trajectoire. L'eau est superbe avec la faible profondeur on voit défiler les zones de sable d'algues et de rochers. Les ferries qui font la navette dans le chenal sont à la sieste, un problème de moins à gérer. Les kytes surf sont peu nombreux au moment où on passe car le vent a un peu baissé, de loin on avait l'impression d'un vol de moustiques. Et on vient mouiller tranquillement à Parangès au sud de Paros sur un fond de sable devant une petite plage. Bonne protection du meltem qui va se lever dans la nuit, merci Hugo pour le tuyau. Apéro dînatoire avec Roland, on discute stratégie pour demain : quelles voiles mettre ? on confirmera la météo avant de partir.  
Mardi un vent trompeur dans notre coin tranquille. D'après la météo on va se prendre de bonnes rafales sous le chenal entre Paros et Naxos.  

Tous les matins, le second (ou plutôt la seconde) note la météo et compare plusieurs sites.

On sera travers donc ça doit faire. On hisse le foc de route qui pour une fois va servir, la GV à deux ris et on y va… Roland nous laisse ¼ d'heure d'avance. On début on se traîne un peu sous le dévent de Paros, puis rapidement le vent monte et les vagues arrivent, la vitesse augmente on est au travers à  6 ou 7 nds parfois. Marie à la barre, grosses vagues et rafales font lofer, vigilance à la barre.  Micha prend le relais. Le bateau est bien équilibré de belles vagues pendant un moment. Le vent oscille entre 22 à  27 ou 28 nds, on manœuvre pour le 3e ris et… le vent tombe et tourne, de Nord 27 nds il passe à  Sud Est 4 nds. Je me suis fait avoir,  on est sous le dévent de Naxos, l'accélération était dûe au passage du cap. On finit au moteur, Roland nous rattrape. On arrive ensemble vers 13h à Mirsíni sur Schinouza.

 Une belle anse, un petit quai pour le ferry, on va venir s'y amarrer sur le côté intérieur. Ça discute sur les pontons pour renforcer les amarrages.. notamment le Super Maramut à côté de Roland qui nous pousse les uns sur les autres.. Quelques barques de pêche,  un gros yacht dans une crique à l'écart, deux tavernes,  un sentier bien aménagé pour monter au village. On y va à la fraîche, un quart d'heure par les escaliers, ça grimpe..  Petite pause pour le coucher du soleil.

On croise une Yaya de noir vêtue, toute fatiguée qui s'assied devant chez elle. Micha lui fait un massage dans le dos. Elle attend la mort pour rejoindre Dieu lui dit elle…

Merci Micha  pour la photo

Lumière du couchant magnifique sur la mer avec barque décrépie au premier plan.

On mange un bout à la taverna Meltemi, excellent, notamment les aubergines aux tomates, dessert au chocolat et pêche offert par la maison, on se régale.. . En repartant attirée par un son de violon, on se retrouve attablés dans une rueĺle à écouter des musiciens, violon, bouzouki à l'accompagnement et chant.. . Quelle chance on a.. J’espère voir quelqu'un danser, mais non. Cette année on ne danse pas dans les rues…

Mais qué belle soirée.. ..

Le lendemain mercredi coup de vent annoncé, on reste au port.. 

En vert force 6, jaune 7, orange 8. Nous on reste tranquillement planqué sous le point violet...

Dés 7 heures animation sur le port, voitures, piétons, camion, valises, cartons : le ferry va arriver. Il se met à  quai sans amarre ni ancre.

En 10 minutes montre en main, il a débarqué et embarqué passagers, voitures, camions

et même un tracteur.

Le port est de nouveau vide en quelques secondes.

Méditation, salutation au soleil, sous les tamaris qui bordent une plage de sable, puis baignade et nage dans une eau turquoise sur fond blanc.. Et la cerise sur le gâto, un tuyau d'arrosage pour se dessaler, voire se laver les cheveux..Quelques courses au village, un blabla entre filles dans un kf . Après midi ou chacun vaque à ses occupations, Micha travaille, JJ fait du blog au kf,  je joue de l'accordéon.. Puis à 17h, Micha et moi allons chanter avec Roland sur Fulmar. Chant grec de Stavros…..transmis par Roland qui a lui-même écrit la partition de chaque voix en écoutant et réécoutant un concert sur YouTube. . Chapeau bas Roland, quel boulot … On se régale, on reprend, répète, reprend. .. Puis Roland place sa voix, sur les nôtres. Très beau morceau…. Je leur propose la transmission de Oy Boro, chant polyphonique ukrainien pour une autre fois… JJ répare la fuite de l'annexe, on enchaîne avec soirée pizza bateau sur Fulmar, c'est Roland qui régale.. . Le lendemain sera sans doute relâche car force 7 ou 8 prévue par Dame Météo . ..

Jeudi, peu à peu le quai se vide, à un moment, il ne reste plus que nous.  Micha s'est trouvé un bureau pour bosser, l'openspace est pas mal !

Pendant que Marie note la météo.

Le vent s'est levé à nouveau  India butte sur le quai et ça,  ça ne me plaît pas beaucoup, ça me stresse. Mouillé un peu court j'ai peur que l'ancre dérape si je tire sur la chaîne.  De gros bateaux (plus gros que nous, c’est très facile) arrivent. Je décide de bouger. Une petite reconnaissance en face, sur le quai peu profond. On va tenter le coup, en s'approchant doucement avec une longue amarre si on talonne ce sera sans rien abîmer.  Le bateau suisse déjà là a proposé de nous donner un coup de main. En tirant sur l'amarre,  on voit qu'on arrive jusqu'au quai sans problème.  Mais j'ai mouillé tellement loin (50 m) qu'on est en bout de chaîne à un mètre près.  Vu les manœuvres sur le quai d’en face où plusieurs bateaux viennent d'arriver, qu'est ce qu'on est bien de ce côté. Les filles répètent leurs chants, sur le bateau voisin la dame chante et joue de la guitare, on est sur le quai des musiciens.

Jeudi 3 sept…
On part au petit jour de Seriphos, à  6h45, on voit la lune se coucher et le soleil se lever à  travers  la brume et quelques nuages… Moteur, pétole, vent dans le nez, moteur, moteur…BOF… Contents quand ça s'arrête. .. On passe le long d'Anti Paros puis on esquive les rochers nombreux et dangereux car affleurant l'eau. Deux bouées annoncent l’entrée de la baie, puis une bouée noire et rouge pour signaler un récif, puis passer au large du petit cap près duquel repose un môle antique submergé mais proche de la surface, tout en évitant de se trouver sur la route des ferries qui abondent à certaines heures.. Bref à 13h on est ancré comme des chefs, peu de bateaux autour de nous…  

Après avoir bichonné India, rumikub et je gagne enfin…. YES ça s’est fait.. Enfin ce serait cool que je gagne encore pour équilibrer nos comptes.. 😉Puis dodo.. ..

Vendredi  
Nous allons à terre vers 10h pour découvrir Parikia et nous sommes agréablement surpris. .. De la vraie vie, des pêcheurs s'affairent, les terrasses de kafés sont pleines dans les ruelles..autour du vieux kastro vénitien.

Le recyclage ici c'est une vieille histoire  !

Les marchands de légumes à l'ombre des tamaris.

Le petit café  jus d'orange du matin...

Le pilier de bistrot de bon matin...

Le micro port de pêcheurs à l'autre bout de la baie est croquignolet. .. reconnaissance des lieux, une rivière asséchée abrite des petites terrasses sous des arbres magnifiques apportant l'ombre… des vieux moulins à vent (ανεμόμυλος - anémomylos) pour la carte postale car les seuls qui fonctionnent ce sont les éoliennes.  

 Et et et….. on est le vendredi 4 septembre 2020 figurez vous, il y a 10 ans jour pour jour nous nous mariions. .. Incroyable comme le temps passe.. Clin d'œil à Lou et Jade lorsque la veille nous avions passé quelques heures dans les bois sous les étoiles à  partager des secrets entre filles  …En fait elles m'ont proposé de vivre ce que nous faisions lorsque plus jeunes elles ont eu leurs règles puis le jour de leurs 18 ans.  Elles m'ont fait là un merveilleux kdo, je les remercie encore du fond du ❤❤❤
Du coup C'EST NOTRE JOURNEE. … Je rencontre un greco-francais Nicolas qui tient boutique, il  m'informe que ce soir il y a muziki, bouzouki, rebetiko, guitares dans la taverna au bout de la rue… Ça s'annonce bien tout ça.

On décide de se faire un kdo chacun, un très joli t-shirt pour JJ , boucles d'oreilles en argent pour moi… De retour sur India on décide de faire une capsule temporelle que l'on ouvrira dans 3 ans le 4 sept 2023… ce qui se traduit par un genre de bilan des années passées et ce que l'on souhaite pour l'avenir…. On passe dire bonjour à Roland et Hugo qui ont mouillé leur Feeling Fulmar non loin de nous et nous voilà partis vers la taverna familiale Maroni qui jouxte celle où les musiciens jouent. Ça nous permet de les écouter tout en pouvant parler, car comme souvent la musique est sinon très, du moins trop présente.. très bons musiciens chanteurs, en écoutant égrener les petites notes on comprend les mélismes et la complexité de leurs chants… On envoie un message à Véro, Raymonde, Chrisfot, Fred pour les remercier d'avoir été nos témoins il y a 10 ans. On est bien, là sous les platanes. ....   

Samedi
 s'annonce bien venté, de nombreuses rafales font hurler les haubans. On retire les tauds de soleil pour diminuer le fardage  (les prises au vent), on attache tout… Puis au petit déj pendant nos 10 mns d’échange quotidien on voit émerger à côté de l'annexe sur l'arrière  une énorme tortue magnifique qui replonge assez vite…

Conciliabules avec Hugo et Roland pour la navigation lundi et mardi pendant une accalmie car le vent doit remonter mardi dans l'aprém… On œuvre sur India, couture, blog, terminer la capsule temporelle… puis  on se retrouve  pour aller dîner. Hugo emprunte la vieille Toyota de Yorgos son boss et nous voilà partis à travers Paros. On passe non loin de Kostos le village protégé du vent où habite Yorgos, avec vue magnifique sur la mer.. Des oliviers partout et des champs de blé moissonnés annoncent l'eau.

On fait un stop à Lefkes ancienne hora de l’île (hora ou chora nom du village principal d'une île qui en porte souvent le nom), ruelles étroites chaulées de blanc avec des bougainvilliers flamboyants de rouges à  l'orange en passant par le saumon et nous passons sous la frondaison  d'un blanc majestueux . On remarque aussi les bleus des portes et fenêtres tous différents, du bleu limpide au soutenu voire au bleu majorelle, et aussi vert d'eau , vert olive…Très  belle vue sur le port de Naoussa et sur le chemin de marbre (excusez du peu…) qui relie le village à la côte à travers la montagne… On repart vers Podromos petit village fortifié  tout joli  dans la colline avant Pisolivadi. Une taverna qui s'appelle kafé des Arts je crois.

Où nous goutons à la pâte de câpres, aux longs haricots verts, au skodalia sauce à l'ail, aux boulettes de courgettes, au plat de seiche mijotées fondantes en bouche , au katsiki  lemoni (chevreau au four avec des citrons) moelleux arrosė d’un vin rouge vendanges tardives gliko (sucré), vin blanc, puis suma genre de tsipouro de l’île en moins fort et bien goûtu.. . Belle soirée donc.. à  papoter notamment sur la façon d’aborder les chants, partitions, oreille, tradition.. ..dans les chorales de Karistos..

Retour de nuit en annexe avec le vent dans le nez. Fulmar et India se balançant dans les rafales du meltem.

Mardi 1er septembre
Plongeon  et belle nage dans les premiers rayons du levant au réveil,  ça détend les muscles après avoir passė du temps repliée sur le bateau… Je vois des orphies nager juste sous le niveau de la mer, j'adore voir la mer par en dessous grâce au masque, des volutes liquides et mouvantes.. . Petit déj et on part avec le génois vent arrière. . Plus loin on voit sur l'eau la grosse bouée de plage vert fluo celle que l’on a tenté de récupérer  hier.. Elle a bien dérivé depuis, alors on fait le sauvetage de la bouée. Ça nous fait faire une manœuvre d'homme à la mer surtout pour moi.. Se mettre face au vent pour stopper le voilier, je fais un 360° non obligatoire mais contrôlé,  du coup je recommence la manœuvre plusieurs fois pour intégration. Moi c'est comme ça que ça rentre, il faut que je fasse plusieurs fois.. Et on repart tout content avec une bouée en prime..
Arrivée dans l'après-midi au beau mouillage de Fikiadha sur Kythnos tellement beau qu'il est bien encombré, à terre la sono d'une paillote braille fort. On s'en va un mille plus loin, mouiller dans Órmos Apokriosi.

Il y a seulement trois ou quatre bateaux, une plage bien occupée (ici c'est encore les vacances), une paillote à  sono mais moins forte. On se met dans 3.5m d'eau , l'ancre bien accrochée dans le sable. Baignade bien sûr au masque vers les rochers pour dire bonjour à  la faune. Et  Une mémé tout habillée de noir relève sa robe et  marche dans l'eau.

Grosse sieste et il est déjà un peu tard pour aller à terre. Le village est sur une colline à plus de 4 kms. Soirée revanche rumikub mais je gagne encore. ☹☹ 

Mercredi vers 6h30, sur un lac, j'assiste au coucher de la pleine lune. Calme absolu, tout le monde dort encore. Vers 8h30, on part vers Serifos en longeant la côte ouest de Kythnos : très pelée, rochers abrupts qui tombent dans la mer. Quelques maisons neuves au-dessus de deux ou trois petites criques. Pas de vent, une petite houle, moteur….
On voit émerger un énorme rocher qui sort de l'eau comme une baleine, on repère quelques criques ou il ferait bon s’arrêter. Quelques rares maisons accrochées à la pente. Un monastère tout blanc, plus haut dans la montagne bien pelée  et des kilomètres de murs en pierres sèches qui sont là depuis des siècles.

Plus loin, on voit un village qui dégouline de la montagne tout de blanc vêtu.

Puis une maison à la fois contemporaine en terre et en pierres qui se fond dans le paysage, on dirait qu'elle est littéralement taillée dans la roche..

Je souhaite continuer à barrer au moment d'ancrer. Première manœuvre loupée… 9 à 10m de profondeur trop pour nos 50 m de chaînes, marche arrière qui fait ce qu'elle veut, on est coincé entre les bouées de plage et un voilier.. On remouille, cette fois ci je suis à l'ancre et tout se passe bien. On est les plus excentrés,  loin du port mais plus calme du coup…Et c'est relâche. . Enfin pas tout à fait car JJ va installer un faux orin pour marquer notre territoire, et éviter que des voiliers viennent s’installer sur notre ancre..  Puis il nettoie le filtre d'eau.

On a un problème avec le réservoir d'eau. De nombreuses paillettes, saloperies sortent du robinet. C'est un peu ragoutant pour s'en servir en cuisine. Elle n'a pas mauvais goût..  Je la filtre avec une passette  lorsque je la fais frémir pour préparer le thermos d'épices.. Je n'ai pas eu de soucis intestinaux jusqu’à présent, merci le kefir peut être, que nous buvons tous les jours… Maintenant on se souvient que nous avons payé un plein d'eau pas bonne l'an dernier quand on était avec Lou et Fabien.... On pense que ça vient de là. Depuis on a vidé la cuve, on l'a remplie deux fois depuis notre arrivée avec du tea tree pour assainir. Il n'y avait pas ces particules en suspension jusqu’à hier… On va devoir la nettoyer dès qu'on aura de l'eau à disposition ce qui n’est pas gagné dans les Cyclades.. Et changer notre façon de faire, acheter des bouteilles d'eau…
Nous sommes allés à terre en annexe, à la rame, j'adore,,, et nous avons fait l’ascension des 1000 et quelques marches pour monter à la chora de Serifos au dessus du port de Livadi. On se perd dans les ruelles derrière le port pour trouver ces énormes escaliers.

On voit India tout à gauche dans la baie

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Et là c'est trop sympa, on se faufile dans des sentes qui conduisent à des jardins proprets ou à des cabanons jolis tout blancs. Puis on gravit toutes ces marches bordées de maisons blanchies,  chapelles à toits bleus, qui deviennent des ruelles et nous élèvent jusqu'au kastro ou vers la place . Personne dans ces ruelles hormis quelques chats assoupis.. 

Tout à coup on débouche sur une placette envahie de kafénions colorés, bleus, jaunes..

Sur le moment on est content de se reposer du coup de chaud de la montée

avec un ouzo mezzés, prix et qualité touristiques, nous déchantons vite..

Ça brasse, impression d’être à Lourmarin, séance d’exposition à qui sera le plus ceci ou cela..  On décampe avec un œil au passage sur les boutiques très léchées. JJ n'en peut plus de cette ambiance. Moi je repère un petit kf qui ne paye pas de mine avec quelques grecs attablés.  Mais on choisit de redescendre par le bus dans la nuit..
Retour sur India, plat de pâtes et prise de décision pour le lendemain. On partira tôt genre 6, 7h  pour joindre Paros avant le coup de vent annoncé samedi. Roland nous conseille un mouillage sûr dans la baie de Paroikia. Ce sera pratique pour retrouver Micha, s'occuper de l’avitaillement, se poser un peu, bien qu'on s'attende à une ambiance touristico-encombrée-léchée, etc….  
 
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Mardi 25 6août.

Après plusieurs jours de fort Meltem, l'anode d'hélice enfin arrivée, RDV à  15h pour la mise à l'eau. 14h30, Panagiotis est toujours dans son bureau, des paperasses partout  : "big, big problem. We shall do it at 6 p.m". A 19h ils arrivent, attellent la remorque..... et paf ! Un bain d'huile de vérin. Bon autre big problem, c'est un jour sans. On attendra demain.

Mercredi 26 août

Nuit bien ventée au point que dans la nuit on retourne au chantier vérifier l'amarrage de l'annexe sur India. Le lendemain, ce n'est pas l'annexe qui s'est envolée, c'est une de mes crocks noires bien usée d'accord. J'ai cherché dans tout le chantier, pas retrouvée, à moins qu'un des chiens d'un coup de crocs l'ait dévorée.. Bon pas très grave, mais décidément j'ai un problème avec les shoes....

La remorque a été réparée dans la soirée. OK pour 15h... A 14h on va voir Rodo la voisine de Roland qui a une maison à louer... On visite, on discute un peu. On comprend qu'on s'est rencontré cet hiver à Montpellier quand sa chorale est venue chanter.

A 15h on arrive siga, siga au chantier.. Et ils ont déjà démarré les manoeuvres, déplacé un bateau, positionné la remorque.

Juste le temps de monter à bord et c'est parti  ! On traverse le chantier, puis la route

Et enfin India retrouve son élément....

vite jeter un œil au moteur, c'est bon ça tourne et ça refroidit bien. Puis tête en bas sous la couchette vérifier le presse étoupe, ça pisse un peu mais on ne coulera pas !

 Arrivés au port, il faut retrouver les bons gestes, attendre entre deux rafales le moment pour lancer la marche arrière,  évaluer la bonne distance pour jeter l'ancre, coordonner la marche arrière et la chaîne d'ancre….. Et confort ! Sur le quai Yves est venu nous prendre les amarres. Belle manœuvre et aide sympa, ça valait bien un kafé à bord...

Jeudi tri, ça rime…  on range, on finit des trucs qui traînent, je m'occupe du fourgon…. On est au milieu de la vie d'ici: à partir de 20h les quais et les rues qui donnent sur le port sont en sens interdit, les bars se remplissent, les gens de tous âges déambulent. Poussettes, trottinettes, vélos, skates, calèches et petites motos, tout ce monde se croise, se recroise.. discute jusque vers 1 ou 2h du matin. Le soir on va manger à la taverna Cavo d’Oro salade miel noix roquette, katsiki (chevreau) au four sauce lemoni spécialité de l’île..    plus de place pour la pastèque..  
Première nuit à bord d'India, ça se rapproche.. yeeee

méthode pour ramener son cheval à l'écurie sans se fatiguer....

Vendredi

On va faire un petit tour en mer, histoire de voir si tout est OK. Yves embarque avec nous. 15 nœuds de vent en sortant du port. Et pendant 3h les rafales , les changements de direction de vent,  la pétole de très courte durée  vont alterner, on passera de 5 à  35 nds de vent en quelques minutes. Pour un petit tour tranquille, c’était plutôt sportif et mouvementé..  Yves a barré tout le long : virements de bord et empannages contrôlés ou non…. On se retrouve attablés chez Yves et Yola avec Dominique et Claudiane, on partage un bon repas à  la grecque sur leur terrasse.. 

Ensuite j'enchaine avec une séance de plongée pour me rafraîchir la mémoire (10 ans que je n'ai pas plongé). Un moniteur juste pour moi, on va dans une petite crique sympa et il se rend compte qu'il oublié ses palmes…. Pas grave ! Après une bonne demi heure d'exercices de sécurité, on part faire une petite balade vers 6 à  8m de profondeur On essaye avec une palme chacun, mais pas facile. … A la sortie de l'eau, morceaux de pastèque, jus d'orange offerts par la maison. On discute un moment, il est content de moi, un vieux… et moi aussi je suis content de moi. Ca le fait marrer quand je lui dis que j'ai une fille plus vieille que lui. Je me sentais comme un poisson dans l'eau. Du coup j'ai eu une bonne remise financière…..

Retour au bateau Marie joue de l'accordéon.. Et c'est reparti pour Torema, le resto terrasse où se retrouvent les danseurs d'ici. Ils y sont toutes les semaines car à cause du Covid, cette taverna trop sympa va fermer définitivement,  quel dommage ! En plus repas 10 euros chacun avec des côtelettes d'agneau moelleuses, un régal..

 
Samedi

On finit nos préparatifs pour partir demain. Roland nous a briefé et bien tuyauté sur les Cyclades. On va tenter le coup, le meltem va baisser, puis le vent va tourner. Ensuite personne ne sait, on  verra bien. On attend Laurence qui arrive de….. Valensole. On doit discuter de sa maison pour l'hiver prochain. Mais contre temps, elle est restée à l'aéroport faute d'avoir rempli les formalités de Covid des grecs. Bon ben, on reste un jour de plus….. sur le quai, on rencontre Albert de Locojo. Il nous avait bien dépanné l'an dernier en nous donnant une rondelle d'hélice. Il est descendu seul depuis Volos en deux jours en passant par l'Est, meltem aux fesses. Il ramène son bateau par l'Atlantique en Bretagne après des années passées en Grèce. Le soir c'est nous qui recevons, Cécile,  qui vit ici, Artan son compagnon albanais, sa sœur Anne, Roland….. une belle soirée sympa. 

Il nous fallait cette journée de dimanche pour  peaufiner, l’avitaillement,   rangement du fourgon, renforcement d'étagère qui ploie sous les livres.. On rejoint Laurence en face de son atelier pour une belle baignade, puis on rencontre Tim, Camille et Achille pile 3 mois aujourd'hui 30 août. . Bien portant et vivant, Il est trop mignon..  Le soir on les retrouve chez Laurence, Tim est reparti travailler à Athènes..  Il était vaguement question  que l'on reprenne la maison de Laurence,  elle est si jolie, dans un cadre de verdure avec vue magnifique sur le couchant. . Mais la période n'est pas favorable aux projets… Dans tous les cas il sera temps au retour de trouver quelque part où loger. On a décliné la proposition de la logeuse de Roland. La pièce principale de la maison a un bâtiment à quatre, cinq étages en vis-à-vis plein sud, sans parler du manque de lumière en hiver.. Ça nous gêne un peu…

Lundi 31 août

Nous voilà partis, on largue les amarres

Merci Albert (Locojo) pour la photo du départ

avec un Nord force 5 annoncé,  en fait on se retrouve avec une brise thermique de sud-sud ouest force 3 pile dans le nez (Le sud était annoncé pour demain aprem…). Pour pimenter un peu la chose une belle houle mais très courte de nord est. Très belles vagues croisées qui brassent bien...Finalement après beaucoup de moteur et un peu de voile on arrive vers 15h à Spathi sur la côte  NE de Kéa. Il y a deux autres voiliers et une petite vedette qui partiront dans l'après-midi. On mouille devant les bouées de la plage par 8m de fond. Quelques maisons de vacances, une tente montée sur la plage, une taverne et peu de monde. Faut dire que la piste qui vient ici n'a pas l'air très facile. Et là le top, tout ce qu’on aime… plonger du bateau, aller dénicher dans les rochers  au masque, girelles royales aux si belles couleurs, les bandes de castagnoles,  sars, marbrés… Parties de rummikub, JJ a gagné 😕.. . Puis apéro à la retsina pour notre première nuit au mouillage , seuls, sous le lever majestueux de panselinos (pleine lune)…

En revanche, pas de plancton lumineux…😕.Nuit calme, bercės par quelques vagues.

Mercredi 26 août  
Les (chaudes) journées se sont enchaînées depuis notre arrivée,. Et les péripéties aussi….

En arrivant le premier soir, Marie a remarqué immédiatement qu'il y a un problème de calage du bateau. La coque est légèrement déformée sous plusieurs étais de soutien.

Les boules, alors qu'India  est juste à côté du bureau,  ils passent devant 50 fois par jour et ils n'ont rien vu ! On a dû  attendre lundi  pour régler l'histoire. En fait, en hiver le terrain devient plus souple avec les pluies et ils ajustent  les calages des bateaux,  sauf que pour nous, avec une quille plus petite que la plupart 4 étais se trouvaient au taquet sans possibilité de réglage, pas exactement positionnés aux points de renfort de la coque. Le poids s'est transféré sur eux.

Le lendemain invitation chez Roland qui nous a préparé un super repas : tarama maison, agneau cuit à  l’étouffée avec de la horta salade sauvage vlita c'est à dire amarante,  sorbet à l'abricot maison. Le tout avec un bon vin blanc vieux cépage malvoisie. Son fils Hugo, skipper  depuis peu arrive dans quelques jours. Laurence céramiste à Karistos est en France pour s’occuper de sa maman. Elle revient le 28 août préparer un retour en France sur le plateau de Valensole proche de chez nous. On appelle ça un chassé croisé…L’an dernier nous avions assisté au mariage de sa  fille   Camille et Timothée à Saignon. On y avait rencontré Pascale accordéoniste sœur de Laurence. 

Lundi,  
 Modification du calage vite faite. Avec 4 étais plus petits tout rentre dans l'ordre ou presque. Il reste une petite déformation à l’arrière bâbord de 8 ou 9 cm de diamètre . On fait quoi ? Déclaration à l'assurance ? Ils vont envoyer un expert de France, et combien de démarches pour sans doute dire RAS. D’autant plus qu'ici pas de contrat écrit. Pour vérifier, j'ai défoncé le fond d'un placard afin de voir la coque de l'intérieur, pas vu de fissure. Donc ça devrait le faire.

Mercredi
Je me réveille avec l'index droit, très enflé et douloureux…. Deuxième  bosse après celle du voilier!  Petit tour à l'hôpital, par une toute petite coupure, un sale truc s'est installé. 7 jours d'antibios et ça devrait aller mieux.

Et puis les jours se suivent et se ressemblent, on dort dans le fourgon sous les tamaris de la plage, on  arrive sur le bateau vers 7h30 pour travailler avant la grosse chaleur. On change les filières, Marie ponce tout le teck du bateau pour passer ensuite de l'huile. Un gros coup de jeune à India...Tout beau tout neuf... Un an au soleil a cuit pas mal de choses.. Le Meltem souffle quasi en permanence ce qui ventile un peu. Dans l'après-midi,  on fait « local », sieste dans le fourgon, à l'ombre garé  sur la plage devant le chantier. Puis on travaille encore jusqu'à la nuit. Mais siga, siga, ça avance doucement...
Visite de Yola,  notre copine grecque de Montpellier , originaire d'ici. Accompagnée de Dominique et de Claudiane, l'animatrice danse de Montpellier. On les a vus plusieurs fois l’hiver dernier. Sympa de se retrouver ici. RDV est pris pour manger et danser vendredi soir à la  taverne To Rema.

Jeudi

De nouveau invités chez Roland par son fils Hugo pour l'apéro qui se finira en non dîner mézzés. Ils nous donnent plein de tuyaux sur les Cyclades. Roland connaît bien et Hugo est skipper à Paros. On va donc se décider pour y aller malgré le vent qui va encore continuer quelques temps.

Entre temps une manœuvre malheureuse avec le fourgon et j'ai embouti tout le coffre arrière, troisième bosse ! Le carrossier consulté me dit « kaput », il propose de remplacer le haillon par une pièce d'occasion. J'attends le devis.
Soirée Torema, on retrouve d’autres français qui ont des maisons ici : Ariane et Gilles, Gérard et Christiane….. Yves, le mari de Yola nous raconte comment ils ont failli couler vers les îles Éoliennes il y a un an à cause d'un presse étoupe pourtant vérifié avant de partir de France…. Ça danse sur la terrasse avec un autre groupe attablé à côté. ….

 RDV est pris pour une rando dimanche avec Cécile guide d'ici, française aussi.

Platanes après l'incendie d'il y a deux ans

Au programme, montée au sommet du mont Ochi pour visiter la maison des dragons appelée ainsi car étonnantes ces énormes dalles de roches taillées et amenées si haut et loin de la montagne. Ça daterait de 3000 ans avant JC....

Merci Ariane pour la photo.

La randonneuse sur la plage.
Après un rdv échelonné,  on arrive à se retrouver non loin du refuge avec Cécile, Artan et Julie nos guides...Dominique, Yola, Claudiane resteront vers la forêt de châtaigniers tandis que Gilles, Ariane, Gérard, Christiane Yves et une famille commençons notre grimpette.. Quelques centaines de mètres plus tard on est au refuge et je me retrouve sans semelles.. Pour une fois que je mets des shoes de montagne. Ce sont celles de Malu, je me disais que ça leur ferait du bien de prendre l'air,  un peu comme si j'emmenais Malu balader avec moi.. Ben non, faut que je la laisse tranquille où elle est.. Alors Cécile sort un énorme sparadrap et entortille la droite.. tandis que j’emmaillote la gauche avec une bande de Gaze. Et nous voilà repartis. Il y a de l'air, très agréable.

Les points de vue sont magnifiques Andros, Giara l’île aux prisonniers, puis plus loin la baie de Marmaris se détache avec les petites îles autour.  Nous foulons du thé sauvage, de la bruyère et de la fougère. Surprenant fougère et bruyère dans un endroit qui semble pelé et aride. Mais cette montagne regorge de sources ici et là... A mi chemin en haut du Mont Ochi, plus de sparadrap sur chaussure droite, mangé par les pierres le sparadrap!!!… Impossible de continuer comme ça.. . Du coup je les regarde partir avec envie puis rebrousse chemin.. Allez 5 mns plus tard, la semelle intérieure lâche à son tour..  Alors jedescends clopin clopan chaussure gauche bandée  (pourvu qu'elle tienne jusqu'en bas) et pied nu côté droit…

Heureusement que Cécile m'a prêté une paire de bâtons … Ca se corse  plus bas à piétiner au choix chardons ou roche brûlante … Malgré tout cette descente a son charme,  tranquille, seule. Je vois un vautour tournoyer dans les airs… De loin, je constate que la voiture de Yola n’est plus là. .. Je m’arrête au refuge et mange mon bol de boulgour à l'ombre en compagnie des lézards.

 Moi pendant ce temps-là j'ai révisé tous les winches. 

En route !

Mardi 11 août  
Il est 22h30, on ferme la maison, on part !  
Nos supers plans 2020 à l'eau depuis bien longtemps pour cette bien étrange année reprennent vie ce soir….  
Pour combien de temps ? Un an : pas le choix, on a loué la maison pour 12 mois à Mélanie, Maïlane et Julia.. De les voir me ramènent quelques années en arrière lorsque nous étions toutes les 3 a vivre notre vie, Lou , Jade et moi….
Mais on part où  d'abord ?   Allez on va dire bonjour à Chris dans la Drôme. .
Puis direction Ancona via Montgenèvre, Turin et toute la plaine du Pô. Ferry jusqu'à Patras puis la route jusqu'à Rafina et encore quelques minutes pour arriver à Karystos et retrouver India qui nous attend tranquouile, poussiéreux , somnolent sous le soleil depuis 13 mois.
Ensuite ? Naviguer là où on pourra selon la météo bien sûr, mais aussi selon ce qui sera possible avec ce « coronard » de virus.
Après ? Un seul repère : le  dernier weekend de novembre quelque part en Occitanie pour fêter un anniversaire 100 ans cumulés de JJ et Lou. Ça a l'air de se dessiner en montagne noire…
D'ici là on avisera pour la suite.

Mercredi
Après une bonne et courte nuit p'tit déj' à  la fraîche  avec Chris, un moment sympa dans son chez lui plein de guitares en réparation ou à customiser, on lui laisse le baglama de Lou à réparer.. .  
Ensuite Briançon, pique-nique rapide dans les sapins,  de la fraîcheur à nouveau qui ne durera pas côté italien. Dans la soirée on essaye de se poser à Fano pour dormir près d'un lac repéré l'an dernier. Lac de pêche, des pêcheurs sont là, un bar sur l'autre rive, on ne voit pas grand-chose dans le noir. C’est bien écrit propriété privée mais c'est un lac, on ne sait jamais.. . Je m'avance à pied vers le bar pour voir.. .… soudain une voiture plein phares et une grosse torche en plein dans les yeux. Je m'approche, j'entends gueuler en italien puis crier « stop », un type fou furieux et violent limite m'agresse . Bon ça va on s'en va pas besoin de s’exciter. Ils ont dû recruter le barjo du coin comme gardien. Et bien du coup on dormira sur une aire de l'autoroute.  

Jeudi
Arrivée tôt à Ancona pour retirer nos billets, filtrage : une seule personne entre, prise de température. Ensuite tour au marché, gelatis bien sûr ! Retour à l'ombre, puis stationnement en plein cagnard en attendant l'embarquement. Chacun se débrouille pour un peu d'ombre, les moins malins moteur tournant avec la clim…. Une belle collection de VW de ces quarante dernières années.

Finalement il y a beaucoup de monde, faut dire qu'on a l'habitude de  venir plus tôt ou plus tard dans la saison.

On embarque chacun de son côté, seulement le chauffeur en voiture. Marie s'installe dans « notre cabine « habituelle à la discothèque .

Le soir on s'offre le resto gastro à bord, c'est la première fois qu'on y va et on n'est pas déçu. Salade tomates séchées, roquette, sauce délicieuse à  la grenade, parmesan, pyramides de légumes grillés, et tutti quanti… Dodo sur nos banquettes préférées sous les étoiles, ou presque.

Vendredi  
Nous sommes à l'avant du ferry, nous discutons ferme de nos projets, de nos attentes, de notre façon de fonctionner ensemble, de comment on peut améliorer tout ça d'autant qu'on va passer un certain temps entre 4 yeux pour ne pas dire l'un sur l'autre. Oui d'accord ce n’est pas la 1ère fois.. Mais on peut en profiter pour changer certaines choses, non ? Alors on décide de conciliabuler  10 mns tous les matins pour faire le point de la journée passée et envisager celle à  venir… Et là pas question de parler techniques hein, juste de nos ressentis.. That's it..

1er contact avec la Grèce  : Escale d'Igoumenitsa.

Du coup on ne voit pas le temps passer… 16h30 arrive.. Et c'est le grand débarquement. Au passage le ferry est archi plein.. Quelques mesures de sécurité genre on s'installe 1 table sur 2 et encore pas partout.. On est un peu étourdi de toute cette marée humaine au sortir de notre petit village de 1400 âmes …
On présente le code reçu à minuit sur le portable, il ouvre les portes toutes grandes vers la Grèce. On échappe au test aléatoire et en route vers Athènes .. Le temps de retrouver la conduite à la grecque et nous voici à Rafina prêts à embarquer pour Evia.. Superbe coucher de soleil sur Athènes..   3/4h de ferry,

¼ h de route et nous y sommes, yessss à Karistos vers 22h30. Petit tour au chantier pour dire bonjour à India, taverna rapide, puis dodo dans le fourgon face à la mer… Le son du ressac, la fraicheur toutes portes ouvertes et surtout surtout surtout NO MOUSTIQUES … C'est pas bô la vie !!!!!

Depuis notre retour au port le 3 juillet on a enchaîné baignades à la  plage, les soirées avec les uns ou les autres. On organise un apéro sur India pour la revoyure avec Yola et Dominique et permettre à  Laurène de faire connaissance avec Hermione et Emma sa copine ½ soeur.  Elles sont en vacances chez Yola la grand-mère (Yaya en grec)…. Elles sont devenues inséparables et enchaînent les séances baignades et les soirées volta (dans tous les villages promenade à la fraîche sur le port où les grecs déambulent le long des terrasses des cafés et restaurants jusque vers 1h du matin) avec dégustation de souvlakis et giros (en Grèce on ne dit pas Kebab) et/ou de glaces. Une forme de « navigation » que Laurène semble bien apprécier.  

Visite à l'atelier de Laurence. Laurène et moi  l’aidons dans un 1er temps  à préparer des poissons en terre blanche qu'elle remettra aux invités du mariage de Camille sa fille et Timothée. Puis ça se prolonge en séance poterie. C'est sympa de voir son approche de la terre très orientée vers les sensations corporelles et l'origine de la terre. Laurence n'a pas eu le temps de faire la céramique que j'avais choisie pour les 40 ans de Natacha, du coup c'est Laurène qui choisit parmi celles exposées dans son atelier..

Samedi, dimanche on voulait repartir pour un dernier mouillage mais d’une chose à l’autre on est resté à quai. Du coup on  a fait connaissance avec Camille et Timothée qui vivent à  Athènes et qui vont se marier le mois prochain à  Saignon à quelques kms de chez nous.. . Le café prévu dimanche fin de matinée s'est largement prolongé dans l'après-midi. Belle rencontre et beaux échanges sur leurs projets,  etc…

Lundi, India a retrouvé la terre ferme. Toujours triste de le voir hors de son élément.. Et le départ se rapproche.. sniff.. J'ai toujours du mal à partir ou à finir quelque chose… Je mets du temps à m'y mettre mais ensuite je ne me lasse pas et je redoute le terme…
 Deux jours de préparatifs en vue de l'hivernage avec une bonne chaleur, plus de 30° dès 9h le matin. Rinçage des voiles, lessive, nettoyage, démontage divers et variés, recharger toutes les batteries du bord ainsi que les appareils, purge des circuits d'eau, plein de carburant, dessalage du moteur, rangement des drisses et écoutes,  etc, etc, etc… finalement mardi à 20h on avait terminé. Juste une heure de retard pour la dernière soirée chez Laurence avec Roland et Anne  . Une très belle maison à flanc de montagne qui domine toute la baie. Belle soirée malgré les moustiques avec des salades, fromage poêlé, sorbet pastèque, fraise  avec échange de morceaux  d'accordéon pour finir... Après les au revoir on dort dans le fourgon quelques heures sur le port de Marmari devant le ferry.

Mercredi à 6h45 on quitte Evia pour le continent. Arrivée à Patras à la mi journée, enregistrement au port. Et on part se poser à l'ombre des eucalyptus à côté d'un terrain de foot. Il fait chaud, des gars réparent l’arrosage de la  pelouse, du coup on profite d'un brumisateur gratuit….. pendant le pique-nique. Une dernière petite glace avant d’affronter le cagnard du quai d'embarquement. Stratégie habituelle maintenant : je reste dans le fourgon, Marie et Laurène passent avec les passagers piétons et cherchent rapidement un coin de banquettes pour dormir. Installation, dernier repas grec à la cafétéria du bord. Par téléphone ajustement du programme retour de Laurène,  on a RDV vers Turin avec Natacha jeudi soir. Le voyage de retour c'est encore un peu les vacances…  Pizzeria et gelati sur une petite place à  Rivoli.  Au revoir à Laurène qui rentre en Franche Comté. Puis on passe par Montgenèvre et on descend la Durance jusqu'à la maison.

Il nous tarde déjà de retrouver India pour aller dans tous ces coins entr’aperçus ou dont on a entendu parler. Maintenant on commence à trouver nos marques en mer Egée. Deux mois c’est trop  court ! RDV en 2020...

Dimanche 30, journée à Athènes en attendant Laurène. Depuis qu'on vient en Grèce on avait juste pris les périphériques. Dans le ferry on rencontre Yola et Dominique qui vont chercher Hermione la petite fille de Yola et sa copine.  Du coup on les châle jusqu’à l’aéroport. Yola téléphone à Ariane et Gilles (qui ont un voilier) pour jeter un œil  sur notre nos amarrage, car le vent monte. Grosses vagues en arrivant à Rafina. Il y a eu des rafales a 49 nœuds dans la journée..

On s'est garé à l'aéroport puis le métro plein centre ville. On s'est baladé au pied de l'Acropole, vers le marché, en évitant les rues les plus touristiques. Une architecture pas du tout ordonnée, des vieilles maisons côtoient des immeubles, des rues étroites qui ressemblent beaucoup à celles d'Istanbul, des maisons en bois, des encorbellements.. Mais faut surtout pas le dire aux grecs. Pas du tout le stress des grandes villes malgré la circulation et la foule.

Dimanche soir retour par le dernier ferry, on l'a eu de justesse car l’avion de Laurène était en retard.  

Trop de vent le lendemain pour naviguer avec Laurène. Donc courses, baignade à la plage, glaces  etc..

Mon magasin préféré, des olives aux cloches de chèvres, en passant par les cordages ou le Camping Gaz.....

Le soir on va visiter Litsa, Roland et Laurence, ils répètent quelques danses qu'ils vont produire sur la place du village le 13 juillet.

Mardi petite sortie dans la baie, Laurène découvre l’habitacle, bien différent quand même du dériveur ou du cata sur le lac. Un peu trop tranquille peut être. On tire 2 longs bords, Laurène barre, elle est volontaire pour aider aux manœuvres..

On mouille en face d'une île sur laquelle il y a une petite chapelle et des escaliers d’accueil que l'on va visiter.. Croquignolette, il y a une salle dans laquelle on peut festoyer ou dormir au choix. Bon on ne peut s’empêcher de tirer la cloche pour entendre le son.. Laurène tombe sur un truc en béton qui protège un arbre. . .Aïe aïe aïe , douleur au poignet, écorchures aux genoux et aux mains. Elle repart clopin clopant.. .  Enfin elle se baigne quand même puis retour au port…
Roland vient manger une poivronnade le soir à bord. Laurence nous propose de venir à son atelier voir ses réalisations. L'aider aussi à confectionner des pièces qu'elle offrira au mariage de sa fille en août à Saignon..

Ce matin, vent léger on part, on tire des bords jusqu’à une belle plage bordée de tamaris. Très peu de fond, on mouille à 2,50m, Laurène fait la manœuvre..  

Son activité préférée,  l'annexe. A la fois pour se balader ou comme canapé de lecture.

Belles baignades, Laurène repère un poulpe caché dans un vieux tonneau à moitié enterré. Il guette ses proies.. Quand on plonge vers lui, il se recroqueville pour aussitôt se remettre au balcon. On aurait aimer le voir chasser. Laurène pêche un gobie avec un fil déroulant et 2 hameçons.. . Puis rummikub le jeu fétiche de Mimi et soirée calme, pas un bruit, les étoiles s'installent. Branlebas à 3h du mat, ça souffle, JJ range ce qui dépasse puis ça se calme. On se recouche.. Rebelote à 6h du mat, le vent monte à 25 nds. Est-ce reparti pour des vents violents ? Du coup on ne prend pas de risque, on lève l'ancre et retour au port. 

Petite nuit pour tous, ce matin on est molligasse.